Communiqué de la FNLP : Les mots et les maux


FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE Membre de l’Association Internationale de la Libre Pensée (AILP)

COMMUNIQUE DE PRESSE

A propos de la conférence de presse du Premier ministre du 23 décembre 2015 :

Les mots et les maux

La Fédération nationale de la Libre Pensée condamne le maintien de l’état d’urgence, sa constitutionnalisation visant à le rendre normal dans un État de droit, la proposition de destitution de la nationalité française pour les citoyens binationaux ayant été condamnés pour des faits de terrorisme, mesure qui est une régression antidémocratique et qui rappelle les temps du Régime de Vichy.

Le gouvernement indique lui-même que cette mesure n’aura aucun effet pratique dans les faits et qu’elle se situe dans une démarche symbolique. Il n’est nullement symbolique de pratiquer la course à l’échalote sur le délire sécuritaire avec la droite et le Front national. Ce n’est qu’une manœuvre électoraliste qui ne trompe personne, mais qui peut avoir des conséquences dramatiques contre les libertés démocratiques…

Le Front national a clairement indiqué que c’était une mesure issue de son programme.

Il est des compliments qui sont les pires des condamnations.

Avec la Ligue des Droits de l’Homme et plus d’une centaine d’associations et d‘organisations syndicales qui exigent la levée immédiate de l’état d’urgence, la Libre Pensée agit pour la défense des libertés démocratiques.

Si les mots ont un sens

La Libre Pensée s’adresse à monsieur Manuel Valls : Monsieur le Premier Ministre, vous avez indiqué dans votre discours d’ouverture de la conférence de presse : « Tuer aveuglement des compatriotes au nom d’une idéologie, c’est exprimer un reniement sanglant, total et définitif de toute volonté de vivre ensemble sans distinction d’origine ou de religion. C’est renier l’âme de la Nation. »

Nous n’avons aucune compétence, visiblement à l’inverse de vous, pour débattre des questions de l’âme, fût-elle celle de la Nation, mais votre propos nous a rappelé qu’entre 1914 et 1918, il y a eu 639 Fusillés pour l’exemple, compatriotes « tués aveuglement au nom d’une idéologie », celle de l’État militarisé, celle de la guerre et de la barbarie à tout prix. Il s’agissait là aussi de terrorisme.

Alors, si les mots ont un sens et les mots ont un sens :

Pourquoi n’en tirez-vous pas les conclusions nécessaires et indispensables :

la réhabilitation collective des 639 Fusillés pour l’exemple de 1914-1918 ?

Paris, le 25 décembre 2015