Ecole : l’Eglise catholique toujours à l’offensive


L’actualité récente vient de nous fournir une nouvelle illustration pratique de la volonté hégémonique de l’Eglise catholique de contrôler la conscience des jeunes par le biais de l’école.

Petits rappels de la situation et des faits

La commune de Genappe ne possède pas d’établissement secondaire public. La carte scolaire du Brabant Wallon révèle une suprématie de l’influence de l’Église.

Pour qu’un élève qui ne souhaite pas suivre l’enseignement religieux mais désire suivre les cours d’un établissement public, il devra quotidiennement consacrer quarante minutes aller et quarante minutes retour pour se rendre dans un établissement public.

Cette absence d’établissements scolaires publics donc non-confessionnels, remet en cause la liberté de conscience et la démocratie, impliquant le rôle égalitaire du service public.

Devant la carence des pouvoirs publics, un collectif de parents d’élèves décide de déposer un projet de création d’une école privée secondaire non confessionnelle à pédagogie active (Frenet), prolongement de ce type d’enseignement déjà dispensé dans l’école primaire (fondamentale) communale. Cet établissement relèvera de l’enseignement libre non confessionnel financé par des deniers publics.

Pour le CLP-KVD, qui défend le point de vue « fonds publics à l’enseignement public, fonds privés à l’enseignement privé », il eut fallu demander la mise en place d’une école publique.

Mais sur cette terre catholique, l’ouverture d’une école non-confessionnelle, même privée, est intolérable pour l’enseignement catholique.

En effet, alors que la première pierre n’a pas encore été posée, le projet d’une école privée non-confessionnelle va se heurter à la contre-offensive immédiate de l’enseignement catholique. Une congrégation religieuse le «Collège Archiépiscopal Père Damien» introduit une demande d’ouverture d’école privée confessionnelle sur le même site.

Cette contre-offensive montre bien la volonté de l’enseignement confessionnel catholique de renforcer ses positions sur le «quasi-marché» scolaire. Cet enseignement qui se réclame de la «liberté de l’enseignement » – tout en exigeant son financement par des fonds publics – la refuse à d’autres. Son projet pédagogique repose toujours sur la reconnaissance des textes religieux comme l’évangile. L’école confessionnelle est utilisée, par l’Église, comme un véritable cheval de Troie pour évangéliser la société.

L’Église catholique n’a jamais nulle part véritablement accepté et n’acceptera jamais véritablement la séparation des Églises et de l’École tout comme elle n’a jamais véritablement accepté sa séparation de l’État.

Il est évident que nous – CLP-KVD – avons avec d’autres organisations se réclamant de la laïcité des divergences plus ou moins grandes sur certains points comme la séparation totale des Eglises et de l’État, la non reconnaissance des cultes, des convictions philosophiques et le non-financement de ceux-ci par des fonds publics, tout comme sur le principe «  fonds publics à l’école publique, fonds privés à l’école privée ».

Pour autant, le CLP-KVD, combattant la principale force religieuse institutionnelle qu’est dans notre pays l’l’Eglise catholique, s’oppose à son offensive actuelle en Brabant Wallon et se joint à toutes celles et tous ceux qui veulent créer une école libre non-confessionnelle à Genappe.

 02/02/2017