Une nouvelle fable : « Le roi, le ramadan et la laïcité »


« Le bon roi Philippe s’ébaubit quand ses bons sujets de confession musulmane l’invitent à rompre le jeûne du ramadan. Et pendant ce temps-là, en Algérie, en Tunisie et dans ce bon royaume du Maroc, monarque et présidents poursuivent et incarcèrent des sujets et citoyens qui ne font pas le ramadan. »

Pourquoi avoir fait de ce moment un événement public relayé dans la presse ?

A l’évidence, à l’égalité des droits pour tous les citoyens (ce qui conduit évidemment à rejeter tout privilège public à toute croyance ou non-croyance), à la liberté de conscience, le roi cherche à substituer le communautarisme au nom du « droit à la différence », du « vivre ensemble », générateur potentiel d’une différence des droits et donc de conflits.

D’ailleurs, que faisait le roi au Te deum – manifestation catholique officielle – ce dernier 21 juillet, accompagné du premier ministre, de quelques autres, de corps constitués … ?

Le roi bafoue officiellement le principe de neutralité de l’Etat. Aujourd’hui, il le fait pour les cultes, demain dictera-t-il aux athées et aux agnostiques (majoritaires en Belgique) les principes de morale qu’ils devraient adopter pour un meilleur « vivre ensemble » ?

La laïcité, c’est la séparation réelle des Eglises et de l’Etat. Les représentants de l’État, roi y compris, ayant une obligation de neutralité dans leur fonction, doivent par conséquent strictement séparer sphère publique et sphère privée. Ce principe garantit la neutralité de l’Etat et de ses institutions et instaure ainsi la liberté de conscience – d’où découle la liberté religieuse, l’inverse n’étant pas vrai – pour tout citoyen.

Rappelons à ce roi, que la meilleure des situations pour le « vivre ensemble » c’est d’abord que l’État, ses institutions et ses représentants respectent ces principes. Mais l’esprit étroit d’un roi nostalgique de la monarchie d’ordre divin, peut-il accéder à la compréhension de ce qu’est une véritable séparation des Eglises et de l’Etat ?

26/07/2017