Courrier inédit entre Don Camillo et Peppone


Don Camillo, j’accuse bonne réception de votre demande de recherche de ce petit enfant disparu de la crèche située sur la place publique et de poursuite des voleurs.

Mais enfin, entre nous, Camillo, quelle idée de laisser un pitchoun dehors à tout vent ! Sa place , c’est tout de même à l’intérieur de l’église comme ce fut toujours le cas ! Non ?

Si c’était l’âne ou le bœuf qui avaient disparu je comprendrais encore la plainte du paysan propriétaire des animaux. Moi, ce serait les parents que je poursuivrais. Faire dormir un bébé en plein vent ! Je sais que cela dure depuis deux millénaires, mais quelle idée de ne pas l’avoir gardé dans vos murs, bien au chaud, avec les fidèles – qui sont pour l’essentiel- mes électeurs, je vous le rappelle. D’ailleurs ce petit a-t-il été déclaré? Il s’appelle comment ?

Hormis le fait que ce pitchoun n’a rien à faire sur le domaine public, la police municipale est bien surchargée depuis qu’on lui a imposé la mission scélérate de traquer les estrangers.

Cher Camillo, je ne la ferai pas longue en cette fin d’année mais je te le redis, si tu veux passer des fêtes de Noël, tranquille, garde dans ton église tout ce qui la concerne ! Comme on dit chez nous, chacun chez soi et les moutons seront bien gardés !