Y-a-t-il de « bonnes mutilations sexuelles » ?


Comment ne pas être interpellé par l’hypocrisie de l’Eglise catholique, en lisant les propos de son représentant auprès de la Communauté Européenne (Comece) alors qu’elle n’est aucunement concernée par la question! Comment peut-on accepter certaines mutilations et en condamner d’autres ? 

Source La Croix 08/02/2018 : « Un projet de loi déposé jeudi 1er février au parlement islandais relance le débat sur la pratique de la circoncision. Proposé par quatre partis du centre et de la gauche – représentant 46 % des 63 sièges du parlement islandais –, le texte vise à interdire la circoncision non-médicale chez les garçons avant l’âge de 18 ans.

Il propose une peine d’emprisonnement maximale de six ans pour toute personne qui causerait des dommages au corps ou à la santé d’un enfant en « enlevant des organes sexuels en totalité ou en partie ». La circoncision y est présentée comme une atteinte aux droits de l’enfant puisqu’elle exposerait, selon le texte, à des infections et causerait des « douleurs considérables ».

La commission des épiscopats de la communauté européenne (Comece) a réagi dans un communiqué publié mardi 6 février. « La criminalisation de la circoncision est une mesure très grave qui suscite de profondes inquiétudes, a écrit son président, le cardinal Reinhard Marx. Ce projet de loi constitue une dangereuse atteinte à liberté de religion. » […]

La discussion sur la circoncision ne se limite pas à sa seule dimension sanitaire. Cette pratique a un rôle dans la transmission de l’identité religieuse. Bien qu’elle ne soit pas nommée dans le Coran, la circoncision est largement pratiquée dans le monde musulman, mais c’est surtout « une obligation fondamentale pour entrer dans la communauté juive », explique le père Olivier Poquillon, secrétaire général de la Comece.

Le rituel – aussi appelé « Brit milah » (alliance par la circoncision) – pratiqué au huitième jour après la naissance du petit garçon, constitue l’un des fondements du judaïsme. Dans le Talmud, l’un des textes fondamentaux du judaïsme, il y est écrit : « Le commandement de la circoncision est équivalent à l’ensemble de tous les autres commandements de la Torah ». […]

Mercredi 7 février, le représentant permanent de la Conférence des rabbins européens auprès des institutions européennes, Albert Guigui, a saisi le Haut-commissariat des nations-unies aux droits de l’Homme. Une explication du gouvernement islandais va être exigée.

Ce type de propositions n’est pas nouveau dans les pays nordiques. En mars 2017, le débat avait déjà secoué la Norvège. Le texte proposait de fixer à 15 ans l’âge minimum pour la circoncision non médicale des garçons, sous réserve de leur consentement. Pour l’instant, la date du vote du projet de loi en Islande n’est pas connue. ».