Note de lecture « En finir avec les idées fausses de la laïcité » de Nicolas Cadène


Nicolas Cadène est rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, en France. L’Observatoire qui est chargé de dire le droit – et non de le faire -, est attaqué violemment ces dernières semaines par les tenants d’une laïcité falsifiée – comme Mr Valls monarchiste en Espagne et subitement républicain dès qu’il franchit les Pyrénées. Ils instrumentalisent la laïcité pour, en réalité, viser les musulmans et/ou essayer d’imposer le principe de laïcité dans l’espace public (au lieu de la sphère publique) ce qui rendrait le principe inopérant. La laïcité n’est pas un art de vivre, ni une philosophie. Elle est un mode d’organisation politique des institutions publiques. Par la stricte séparation des Églises et de l’État, elle distingue institutionnellement la sphère publique (et non l’espace public) de celui de la vie privée des citoyens, c’est-à-dire la sphère privée. C’est le fil conducteur du livre.

Il est une recension des idées reçues. Nicolas Cadène y dénonce les idées reçues quelles soient vraies ou fausses en expliquant quelle est la réalité en fonction des textes législatifs, du droit et de la loi de 1905.

Ce livre apporte de la rationalité, un peu de raison à un moment où le débat sur la laïcité est « hystérisé » par ceux et celles-là mêmes qui ne se privent pas de fouler aux pieds la loi de 1905, alors que le débat prend une tournure nauséabonde.

Quatrième de couverture : « La laïcité est contre les musulmans. » « Les signes religieux n’ont rien à faire dans l’espace public. » « À l’école, on n’a pas le droit de parler des religions. »

Régulièrement brandie comme argument massue dans les médias et les débats politiques, la laïcité fait l’objet de fantasmes. Dans un contexte de peurs multiples, nombre de discours visent à imposer un « durcissement » de la laïcité dans le but, parfois inavoué, de réduire les libertés qu’elle garantit et de multiplier les interdits qu’elle prévoit. Au risque de la dénaturer et de briser l’équilibre fragile posé par la loi de 1905.

Les exemples de polémiques à ce sujet se sont multipliés ces dernières années, se focalisant essentiellement sur l’islam.

Pour sortir des préjugés et garantir un débat serein, il paraît indispensable de se réapproprier point par point la laïcité telle que définie par le droit et telle qu’elle découle de notre histoire : éclaircir les confusions, déconstruire les idées reçues et les représentations fausses.

Face aux replis identitaires (de tous ordres), aux contestations et aux pressions contre la République, mais aussi face à l’instrumentalisation dangereuse et de plus en plus courante de la laïcité, ce livre s’attache à définir ce qu’elle rend possible et ce qu’elle interdit, et sous quelles conditions.

Les auteurs

Nicolas Cadène, l’auteur, est le rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité depuis 2013. Juriste et investi dans le monde associatif, il est l’auteur de La laïcité pour les nuls (Éditions First, 2016, rééd. 2017) et co-auteur de différents plans nationaux de formation à la laïcité.

Jean-Louis Bianco, le préfacier, est le président de l’Observatoire de la laïcité depuis 2013. Conseiller d’État, il a été secrétaire général de l’Elysée de 1982 à 1991, puis ministre des Affaires sociales et ministre de l’Équipement. Il est l’auteur aux Éditions de l’Atelier de La France est-elle laïque ? (2016) et co-auteur de L’après-Charlie (2015), avec Lylia Bouzar et Samuel Grzybowsbi.

En finir avec les idées fausses sur la laïcité par Nicolas Cadène,
Préface de Jean-Louis Bianco – Les Éditions de l’Atelier -170 pages – 10€

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