18 Décembre, Journée Internationale pour les droits de Migrant.es


Communiqué, 17/12/2020

« Le capitalisme porte en lui la guerre
comme la nuée porte l’orage »
Jean Jaurès le 7 mars 1895

125 ans plus tard, il engendre encore et toujours des ravages dans tous les pays, engendre sans cesse des guerres, provoque des catastrophes, entraîne un contrôle et une oppression accrue des individus.

L’ordre mondial craque de toute part. Les conflits générés par les USA et ses alliés, par la Russie sont la source actuelle des mouvements massifs de migrants d’Irak, de Syrie, d’Afrique, d’Afghanistan, etc. Des femmes, des enfants, des hommes par millions fuient les théâtres de guerre, de catastrophes. Des dizaines de milliers, d’entre-eux, meurent sur le chemin de la migration, victimes des politiques meurtrières des fermetures de frontières. Les migrants sont devenus les otages et les pions d’un jeu scabreux, nauséabond entre les gouvernements qui prônent la fermeté la plus abjecte et les gouvernements « modérés » qui trient ceux qui, parmi les réfugiés, pourront être employés comme main-d’œuvre qualifiée à bon marché.

Les attaques contre les droits des migrant.es, des réfugié.es
font partie des attaques contre les droits de toutes et de tous

La date du 18 décembre est celle de la Journée Internationale pour les droits des Migrant-es. Pour le CLP-KVD, c’est l’occasion de rappeler l’importance de cette question, dans un contexte où le nationalisme, le racisme s’acharnent à faire de la « crise » migratoire un « problème ».

Le CLP-KVD dénonce :

  • Les responsables politiques qui amalgament encore immigration et terrorisme comme le faisait aussi récemment certains membres du gouvernement actuel, reprenant ainsi les discours nauséabonds de l’entre-deux-guerres.

  • Les discours mensongers, racistes ou xénophobes appelant à fermer les frontières pour se protéger d’une « migration incontrôlée » ou d’un « grand remplacement » en cours alors même que la migration mondiale représente moins de 4 % de la population mondiale.

  • Les discours mensongers, racistes ou xénophobes présentant migrants étant comme à l’origine de tous les maux, ce qui n’est pas sans rappeler les périodes les plus noires de l’Histoire.

  • Les centres de rétention administratives. Comment ne pas comparer, par exemple, les « camps d’internement » où l’on enfermait les réfugiés espagnols et les « centres de rétentions administrative » actuels?

  • La politique des quotas. A quand le tri en fonction des critères religieux supposés ou non, ethniques, et revenir aux méthodes « d’antan » lorsque les forces de l’ordre demandait aux suspects de baisser leurs pantalons ?

  • Les accords que l’Union Européennes a passé avec des pays et/ou des milices armées (Turquie, milices Libyennes…) pour empêcher par la contrainte, les migrants de continuer leur cheminement vers l’exil.

  • Le non respect, la violation des droits de l’Homme : traitements inhumains et dégradants, atteinte aux droits des migrants quant à l’accès à la nourriture, aux soins, au logement, etc.

  • L’abandon à des associations religieuses ou autres des tâches d’accueil, d’aide aux migrants qui ne devraient relever que des seuls services publics.

  • Le renvoi de migrants dans leur pays d’origine où les droits de l’Homme ne sont pas respectés (Soudan) ou dans des pays où l’armé belge intervient.

  • Etc.

Ni quotas, ni barbelés : accueil de tous les réfugié.es

Le CLP-KVD exige :

  • Le respect de toutes les dispositions de la Convention de Genève de juillet 1951.

  • L’accroissement des centres d’hébergement public pour tous.tes les migrant.e.s, la fermeture des centres de rétention.

  • La régularisation massive des sans-papiers.

  • La liberté de circulation et de résidence.

  • L’application de la Convention internationale des droits de l’enfant.

  • L’accès à tous les droits : logement, santé, instruction, travail, participation politique…

  • L’annulation des accords de Dublin.

  • La fermeture des zones de non-droits que sont les zones d’attentes dans les aéroports, ports… où sont retenus des migrants.

  • La suppression du délit de solidarité.

  • Etc.

Le CLP-KVD demande :

Que la qualité de demandeurs d’asile soit également accordée aux personnes fuyant les guerres, aux personnes victimes de catastrophes ainsi qu’à celles fuyant la grande pauvreté.

Tout comme la classe ouvrière, la population de notre pays, les migrants sont les victimes d’une même et seule politique : celle du capitalisme exploiteur, créateur de misère et fauteur de guerre. Aucune barrière physique, politique, juridique, aucun quota n’ont pu et ne pourront empêcher l’arrivée de migrants. Les politiques inhumaines et criminelles qui se développent dans un contexte de montée des nationalismes et du racisme doivent cesser.

Le CLP-KVD sera ce 18 décembre aux côtés des humanistes qui luttent pour l’émancipation humaine

Migrant.es-Réfugié.es des années 30, migrant.es-réfugié.es d’aujourd’hui
même sort, même combat

Bruxelles, ce 17/12/2020