Le 2 février 2017, lors du National Frayer Breakfast, rassemblement annuel sponsorisé par la Fellowship Foundation évangélique, le Président Donald Trump a promis d’affranchir les Eglises d’une loi de 1954 qui leur interdit toute activité politique. Il s’agit d’une disposition qui sépare domaine politique et religieux, instaurée par l’amendement Johnson en 1954 – du nom du Sénateur du Texas d’alors, Lyndon B. Johnson.
Cette disposition interdit aux organisations exonérées d’impôt – les Eglises et autres lieux de culte, les organismes de charité et les établissements d’enseignement – de participer, directement ou indirectement, à des campagnes politiques en faveur d’un candidat politique. « Je vais me débarrasser de l’amendement Johnson, le détruire totalement et permettre à nos représentants de culte de parler librement et sans crainte des représailles. Je vais le faire, retenez bien ça », a-t-il déclaré.
Pendant sa campagne, Trump s’était exprimé contre l’amendement Johnson, ce qui lui avait attiré le soutien des chrétiens évangéliques. Les Elus républicains ont introduit, le 1er février à la Chambre des Représentants, un projet de loi qui pourrait conduire à l’abrogation de l’amendement, à condition d’obtenir l’aval du Congrès. Après les propos de Trump, le Président Républicain de la Chambre, Paul Ryan, a dit avoir « toujours soutenu » la suppression de l’amendement Johnson.
L’organisation laïque Americans United for Séparation of Church and State a exprimé son inquiétude : « Le Président Donald Trump et ses alliés de la droite religieuse cherchent à faire des lieux de culte de l’Amérique des comités d’action politique miniatures », a estimé le directeur exécutif, Barry Lynn. « Certains lieux de culte vont se concentrer sur le soutien à des candidats en échange d’aides financières et autres. Ce serait un désastre tant pour les Eglises que pour la politique en Amérique ».
A peine investi, Trump entreprend de démolir, brique après brique, le Mur de Séparation dont parlait Thomas Jefferson (1) , 3ème président élu…
La Raison n°620 – avril 2017
____________________________________
(1) Thomas Jefferson, un des pères de la République américaine, refusait toute ingérence religieuse dans les affaires civiles.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.