XXXe Colloque de la Laïcité
Direction :
Charles SUSANNE et Hermine THIRION
le 10 mars 2018 – 9h30-18h00
Château du Karreveld
avenue Jean de la Hoese, 3 à 1080 Molenbeek-Saint-Jean
La richesse de la laïcité réside dans la défense des valeurs fondamentales universelles, au-delà des opinions politiques et/ou philosophiques et c’est sur ces valeurs fondamentales universelles que l’on peut travailler au progrès de l’humanité. Cependant, bâtir un monde commun sur celles-ci n’est pas en contradiction avec le maintien d’une riche diversité d’expressions culturelles.
La laïcité prône un examen libre et critique des convictions, prône le respect mutuel, la dignité humaine par une liberté de penser et par une lutte contre tous les fanatismes. Pour ce faire, la laïcité ne peut abandonner le principe d’une société où la croyance en l’existence d’un dieu n’influence plus l’espace politique, en tout cas, ne peut, si elle s’exprime, capter la loi commune. D’autant que, pour la majorité d’entre nous dans les sociétés occidentales, la croyance est devenue une affaire avant tout personnelle.
Les enquêtes montrent, par exemple, que la majorité des catholiques sont devenus, au sens voltairien du terme, “déistes”. Ils abandonnent les dogmes traditionnels, critiquent ouvertement les commandements du Pape et “se convertissent” aux droits de l’Homme. Les croyants adoptent, de fait, le modèle laïque d’une société ouverte. Qu’il soit donc clair que «l’adversaire» n’est ni catholique, ni protestant, ni musulman, ni religieux, c’est celui qui, politiquement, se sert de la foi des autres pour renforcer son pouvoir.
Le problème n’est pas de s’opposer à la croyance en un dieu, quel qu’il soit, mais à ceux qui utilisent cette croyance pour imposer une puissance et opprimer les populations. De ce point de vue, oui, la laïcité reste anticléricale, elle s’inquiète des prises de position des Eglises officielles n’acceptant que difficilement leur séparation du politique et recherchant toute occasion de reconquérir de l’autorité.
Que la foi existe ne devrait pas poser problème. Si ce n’est que les religions dominantes ont la fâcheuse tendance à vouloir imposer leur morale à l’ensemble de la société, bien au-delà de leurs adeptes. Dans les pays où elles sont majoritaires, elles ont tendance à imposer des valeurs très rigoristes, liberticides : talibans dans les pays musulmans, catholiques en Pologne, par exemple. L’Eglise officielle, qui, même avec le pape François, reste opposée au divorce, au mariage des homosexuels, à la contraception, à l’avortement, à la fertilisation in vitro, à l’euthanasie, aux recherches sur cellules souches embryonnaires.
Bref, tout un programme auquel il est de notre droit et de notre devoir de nous opposer : la dictature turque vient de prendre la décision de chasser Darwin des manuels scolaires. Nous avons affaire à une cabale des dévots internationale : oui, nos valeurs laïques sont en grand danger. Elles nous imposent le devoir de les défendre tant qu’il est encore temps.
Et « trente ans après » nous avons peut-être reculé… Il serait urgent d’y réfléchir…
Charles Susanne
Programme de la journée
Matin : Dès 8h30 : 09h00 : Présidence: Myriam Wauters 09h45 : 10h00 : 10h30 : 11h00 : 11h30 : 12h00 : 12h30 : |
Après-midi : Présidence : Hermine Thirion 14h00 : 14h30 : 15h00 : 15h30 : 16h00 : 16h30 : 17h00 : *titre provisoire |
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