Un référendum sur le droit à l’avortement ce 25 mai 2018 en Irlande


L’interruption volontaire de grossesse, strictement interdite par la Constitution irlandaise jusqu’en 2013, n’est aujourd’hui possible que dans de très rares cas. Le gouvernement a proposé en janvier l’organisation d’un référendum qui ouvrirait la voie à l’assouplissement de la législation sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Les votants devront dire s’ils souhaitent ou non abroger le 8e amendement de la Constitution, qui grave dans le marbre le droit à la vie de la mère et de son enfant à naître.

« L’avortement existe en Irlande, mais il est peu sûr, échappe à tout encadrement et il est illégal et, à mon avis, nous ne pouvons pas continuer d’exporter nos problèmes et d’importer nos solutions », a fait valoir le Taoiseach, Premier ministre, Léo Varadkar, évoquant les milliers de femmes qui se rendent chaque année à l’étranger pour y avorter ou qui utilisent des pilules abortives pour mettre fin à leur grossesse.

L’Eglise catholique – par la voix de Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin, ou encore de Mgr Eamon Martin, archevêque d’Armagh et primat de toute l’Irlande – a réaffirmé son opposition à une éventuelle modification constitutionnelle : « Nous encourageons les catholiques et les autres à contacter leurs politiciens pour exprimer leur inquiétude au sujet de l’amendement proposé, et à leur demander de respecter le droit égal à la vie d’une mère et de son enfant à naître en toutes circonstances », écrivaient-ils dans un communiqué publié en février 2016 sur le site de la Conférence épiscopale irlandaise (ICBC). « L’Église irlandaise a toutefois perdu de sa crédibilité sur les questions éthiques, en raison d’une sécularisation croissante, mais aussi des multiples scandales de pédophilie ayant impliqué le clergé local » relève « La Croix ».1

Sécularisation oblige, en octobre 2018 sont prévus deux référendum, l’un sur l’interdiction du blasphème, établie par l’article 40.6.1 de la Constitution, l’autre pour décider du sort de l’article 41.2.1, qui stipule que « la place de la femme est au foyer».

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1 « La Croix », 28/09/2017.