«Φίλοι της Υπατίας»
Μέλος της ASSOCIATION INTERNATIONALE de la LIBRE PENSEE (AILP/IAFT)
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Déclaration des Amis d’Hypatie
(membre de l’AILP)
L’accord récent entre le gouvernement grec et l’Église de Grèce soulève, selon les amis d’Hypatie, la question des rapports entre l’Église et l’État dans la situation politique et sociale de la société grecque d’aujourd’hui.
En effet la Grèce dispose de 84 évêques pour seulement 54 départements et de 87,7 clercs pour 100.000 habitants (pour mémoire en Espagne 54,4), soit 10 238 clercs et cent dignitaires, qui reçoivent plus de 200 millions d’euros par an au titre de la masse salariale.
Selon un sondage de Kappa Research en 2015, 61,9 % des Grecs interrogés étaient favorables à une vraie séparation de l’Église et de l’État contre 37,9 % en 2006 ; ce résultat a été corroboré par un autre sondage de l’Institut Pew. Une autre enquête de World Values Survey, en 2018, 23,5 % des jeunes étaient athées ou sans religion.
C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la tentative du gouvernement de se pencher sur ses rapports avec l’Église, mais la montagne a accouché d’une souris car aucune des deux parties ne fait concrètement état d’une séparation, on ne parle que de la neutralité de l’État.
Sur le fond:
a – les salaires du clergé ne seraient plus assurés au titre de la fonction publique d’État, mais resteraient payés sur le budget de l’État sous forme d’une subvention globale accordée à un organisme spécial, en abandonnant le bas clergé à la merci de chaque évêque. A cette occasion nous avons appris qu’il existe un syndicat des clercs de Grèce depuis 1890 et il menace maintenant le gouvernement de représailles.
b- Le conflit historique entre l’État et l’Église sur l’énorme propriété de l’Église serait bouclé par un accord créant un organisme commun de gestion et d’exploitation dont les revenus seraient partagés 50 /50 : cela suppose que l’État abandonne à perpétuité ses revendications sur des milliers d’hectares de terre et des milliers de biens immobiliers considérés par l’Église comme les siens.
c- Ni l’Église ni l’État ne prennent d’engagement concernant la réforme constitutionnelle du préambule de la Constitution qui commence par « Au nom de la Sainte Trinité, consubstantielle et indivisible… » et de l’article 3 qui prévoit que «La religion dominante en Grèce est celle de l’Église orthodoxe orientale du Christ. Elle est autocéphale et administrée par le Saint-Synode».
En conclusion
Le gouvernement SYRIZA-ANEL a effectué une mise en scène médiatico-politique visant à conserver les privilèges de l’Église tout en invoquant une prétendue séparation.
Cet accord se heurte à une multitude d’obstacles juridiques et sociaux.
Que le Saint-Synode approuve ou non cet accord, la question de la vraie séparation restera confrontée à davantage de difficultés pour être adoptée à l’avenir.
Cet accord ressemble beaucoup aux déclarations sur la « fin de la crise » du mois d’août 2018, alors que les Grecs ressentent de plus en plus cette crise dans leur vie quotidienne. Tout en prétendant avancer vers la séparation, l’accord resserre les liens entre l’Église et l’État et il renvoie la vraie séparation de cette Église obscurantiste et réactionnaire aux calendes grecques !
Les Amis d’Hypatie appellent les citoyennes et les citoyens à s’organiser pour revendiquer cette séparation avant …la résurrection des morts.
A Thessalonique le 13 Novembre 2018
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