Prions*, mes Frères


Toutes les religions proposent ou imposent à leurs adeptes de prier : prier pour eux-mêmes mais aussi prier par intercession, pour autrui, pour la défense d’une cause, pour l’éradication d’une maladie, etc… En fait, inconsciemment, ils prient simplement pour eux afin de se donner bonne conscience, se faire plaisir, où la notion d’altruisme n’a bien évidemment aucune place, et surtout afin de se rassurer eux-mêmes si d’aventure ils se trouvaient confrontés ou impliqués dans la cause pour laquelle ils prient à l’instar des vivants pleurant leurs morts, se lamentant, en fait, par anticipation sur leur propre disparition.

La psychanalyse cognitive, comme la neuro-psychanalyse l’avaient déjà théorisé. Ceci est confirmé aujourd’hui par les neurosciences et la machinerie médicale (scanners, IRM, etc…) qui explore les cerveaux, diagnostiquant lors d’expériences scientifiques bien cadrées par des protocoles ad hoc, les zones cérébrales de la récompense activées par les émotions et les ressentis et qui procurent du plaisir par la fabrication de neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine, etc..,). Et ces accros à la prière en deviennent addicts. Comme tous les adeptes des paradis artificiels il leur en faut toujours plus. En ce qui concerne l’efficacité des ces prières une expérience scientifique en double aveugle (1) menée par la Templeton Foundation (2), que l’on ne peut donc taxer de partialité, sous la direction du Dr Herbert Benson, un cardiologue du Mind/Body Medical près de Boston, a démontré que les prières par intercession pour soulager les malades n’aboutissent à rien de positif si ce n’est, en fait, qu’elles procurent l’inverse de l’effet bénéfique recherché.

A l’instar de ces prions* qui creusent des « cavernes » dans le cerveau des bovins et des ovins provoquant des « tremblements » (la tremblante du mouton, par exemple) ainsi que chez l’homme par la maladie de Creutzfeldt- Jakob, ces étranges syndromes que sont les soliloques et les psalmodies, les agenouillements et les reptations accompagnés de hochements de têtes chez les croyants ne seraient-ils pas une résultante d’un grand vide cérébral ?

Philippe Bonn

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*Les prions sont des types d’agent pathogène qui entraînent des encéphalopathies spongiformes: https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/maladies-prions-maladie-creutzfeldt-jakob
(1) Voir le chapitre « La grande expérience de la prière », du livre de Richard Dawkins « Pour en finir avec Dieu ».
(2) La fondation John Templeton est une fondation nord-américaine établie en 1987 par John Templeton, investisseur et philanthrope lié au fondamentalisme protestant.