Le droit à l’IVG dangereusement remis en cause aux Etats-Unis


Communiqué

Manif Pro IVGLe Sénat de l’État de l’Alabama vient de voter, ce 14 mai, une loi interdisant l’avortement après six semaines de grossesse, même en cas de viol ou d’inceste.

Les médecins ayant pratiqué un avortement, en dehors des situations d’urgence vitale pour la mère ou « d’anomalie létale » du fœtus seront passibles d’une peine de prison allant de dix à nonante neuf ans de prison.

L’objectif de cette énième loi restrictive loi, selon les dires mêmes des anti IVG, est de leur permettre de se retrouver devant la Cour Suprême des Etats-Unis, pour que celle-ci mette un terme à l’arrêt Roe versus Wade.

Bref rappel historique

Le droit à l’avortement est devenu un droit constitutionnel pour les femmes américaines le 22 janvier 1973 suite à l’arrêt Roe v. Wade, qui consacre la liberté de décision individuelle en matière de procréation. Cependant, si ce droit est absolu tant que le fœtus n’est pas viable, il est laissé à l’appréciation de la législation de chaque Etat dès que la viabilité du fœtus est constatée (entre la 24e et 28e semaine) sauf si la santé et la vie de la mère sont en jeu.

Dès la promulgation de cet arrêt historique, les actions des opposants à l’IVG, cornaqués par l’Église catholique et les Eglises Evangéliques, ont réussi à le rendre quasi-inopérant. Par exemple, l’amendement Hyde de 1976, les arrêts Webster de 1989 et Casey de 1992, s’ils n’ont pas réussi à renverser la décision de la Cour Suprême, ils ont par contre réussi à fortement limiter le droit à l’IVG.

Donald Trump tient sa promesse faite aux Eglises

Depuis l’arrivée de D. Trump à la Maison Blanche, les limitations à l’accès à l’avortement se sont multipliées. A peine installé, D. Trump signe « le Global Gag Rule » qui interdit tout financement fédéral aux ONG qui soutiennent de près ou de loin l’accès à l’avortement, dans la foulée il annule l’obligation de remboursement de la contraception par les employeurs.

Mike Pence : faire de l’avortement une « chose du passé »

En 2019, selon l’Institut Guttmacher quatorze Etats ont signé des lois pour limiter l’accès à l’avortement.

Les dernières nominations des juges conservateurs : Neil Gorsuch et de Brett Kavanaugh à la Cour Suprême en 2017 et 2018 après celles John Roberts et Samuel Alito en 2005 et 2006 offrent la possibilité aux anti-IVG d’arriver à leurs fins : abroger l’arrêt Roe v. Wade.

Le Kentucky, l’Iowa, la Géorgie, le Mississippi et le Missouri ont voté des lois interdisant l’avortement dès que les battements du cœur sont détectables. L’Ohio et le Tennessee sont en passe d’adopter des mesures comparables. Après recours d’opposants devant les tribunaux, les tentatives de restriction à l’avortement du Dakota du Nord et celle de l’Iowa ont partiellement échoué.

L’association de défense des droits civiques (ACLU) a condamné dans un communiqué l’adoption du projet de loi et annoncé son intention d’interpeller la justice pour annuler ces lois.

La liberté de conscience est une liberté absolue, non négociable. Cette liberté, clef de voûte de toutes les libertés individuelles, notamment celle d’exercer l’une des plus intimes : disposer de son corps, doit être défendue partout. Elle implique, pour qu’elle puisse s’exercer pleinement, une stricte et effective séparation des Eglises et de l’État. Elle implique que les interdits qui en limitent son plein exercice soient abolis.

Le Cercle de Libre Pensée – Kring voor het Vrije Denken s’associe sans aucune réserve aux partisans du droit à l’IVG, de toutes les libertés démocratiques qu’elles soient individuelles ou collectives.

Bruxelles, le 20 mai 2019

Communiqué AVORTEMENT ALABAMA 2019