Colloque International
Laïcité et régime des cultes
dans les institutions locales en Europe
à Marseille le 12 octobre 2019
21 boulevard Longchamp, 13001 Marseille
A l’initiative du Bureau Européen de Coordination de la Libre Pensée
Sont prévues notamment des contributions de Europa Laica (Espagne), Union des Athées et Libres Penseurs de Catalogne, CLP-KVD (Belgique), Fédération Nationale de la Libre Pensée (France), Association des Elus amis de la Libre Pensée (France).
De l’Italie à la France, des Pays-Bas à l’Angleterre, le mouvement communal en Europe est étroitement lié à la conquête des libertés. Les libertés collectives vis-à-vis des féodaux ont été conquises dans ce mouvement, mais aussi les libertés individuelles : le serment commun souvent à l’origine des franchises et le serment horizontal entre égaux qui était inacceptable aux yeux des Eglises, car il rompait avec l’ordre naturel voulu par la divinité. Le mouvement communal est donc en même temps un moment de la conquête de la liberté de conscience. De Galice en Flandre, de Rhénanie en Suisse et en Scandinavie « l’air de la ville rend libre », dit un adage allemand. La commune est de plus le creuset du fonctionnement des assemblées représentatives: citoyens, burgenses, vicini, vecinos, poorters… avaient des droits et des devoirs discutés et définis dans le cadre de la commune : l’émancipation était en germe.
Par-delà des évolutions divergentes, ce cadre est resté une référence, toujours disputée, car les autorités religieuses ont trouvé bien des moyens pour combattre les germes d’émancipation à l’intérieur des communes ou en utilisant le pouvoir central, royal, papal ou impérial, ou la différence des droits due aux fractures sociales ou de genre. Elles ont aussi tenté d’utiliser ce cadre pour leur profit matériel et celui de leur culte.
Laïcité et Démocratie communale
Depuis une cinquantaine d’années, les communes sont regroupées de gré ou de force. Le mouvement commencé en Allemagne, puis en Suède, en Belgique, au Royaume-Uni, se poursuit aujourd’hui en Grèce, en France et il est intéressant d’étudier les conséquences de ces modifications sur les possibilités ainsi offertes aux pouvoirs religieux de se substituer ou de s’associer aux services publics, regroupés ou disparus.
Il faut aussi étudier comment les Elus peuvent résister, en fonction des moyens dont ils disposent – séparation, concordats, situations locales ou intermédiaires – aux pressions religieuses et aux tentatives de reconquête de privilèges. Comment s’opposer aux détournements des fonds publics pour le financement des communautés religieuses ?
Il nous faudra enfin évaluer comment, en cas de conquête d’une municipalité par un lobby religieux, les citoyens attachés à la séparation des Eglises et de l’État peuvent défendre la liberté de pensée et la liberté de conscience.
Nos amis d’Europa Laïca et de l’UAL ont organisé les 8 et 9 décembre 2016 à Madrid une première et belle rencontre internationale où, après des échanges fructueux, il fut décidé de poursuivre notre engagement pour la laïcité des institutions et des municipalités et contre le détournement des fonds publics au service des cultes.
La laïcité sépare la sphère publique, – celle de l’État et des services publics nationaux et locaux où nulle option philosophique ne doit prévaloir -, de la sphère privée, où la plus large liberté doit pouvoir s’exprimer, y compris publiquement. Elle protège ainsi le droit de ne pas croire, autant que celui de croire ou de changer de croyance.
Nous vous proposons de donner une suite à la rencontre de Madrid le 12 octobre 2019 à Marseille (France), où nous invitons citoyennes et citoyens, Elues et Elus, à présenter leurs expériences et communications pour offrir à tous, par les expériences historiques, juridiques et pratiques partagées, les moyens de préserver ou de conquérir le droit à la liberté de pensée.
Le Bureau Européen de Coordination de la Libre Pensée
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