Source : RTBF C’est CNN qui a révélé l’information dans une longue enquête publiée sur son site internet : Luk Delft, un prêtre belge âgé de 50 ans, condamné par le passé pour avoir abusé d’enfants, a été envoyé en connaissance de cause par sa congrégation en Afrique. Ce prêtre, membre des Salésiens de Don Bosco, une congrégation active dans l’éducation qui gère des écoles dans le monde entier, est accusé d’avoir abusé de deux garçons en République centrafricaine. Il a été « retiré de son poste après que CNN a révélé les nouvelles accusations qui pesaient contre lui à ses supérieurs ». Auparavant, précise CNN, « il a été couvert par les Salésiens qui l’ont déplacé d’endroit en endroit ».
Luk Delft avait déjà été jugé pour ses agissements en Belgique dans des établissements scolaires Salésiens. En 2012, il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et obligation de suivre un traitement psychologique. Il ne pouvait par ailleurs plus se trouver en contact avec des enfants pendant 10 ans, selon la décision de la justice. Cela ne l’a pas empêché de travailler pour Caritas en République centrafricaine. Il a aussi travaillé aux quatre coins du monde, à Lubumashi en République démocratique du Congo, mais aussi à Port-au-Prince en Haïti.
« Nous cherchions à lui trouver une fonction sans qu’il soit en contact avec des mineurs, assure le père Carlo Loots, membre des Salésiens de Belgique et créateur du centre de formation salésienne de Oud-Heverlee. Nous avions un confrère qui était l’évêque de Kaga Bandoro. La situation était catastrophique. Il lui fallait une personne pour s’occuper de la logistique, trouver de l’aide humanitaire, de la nourriture pour les déplacés de l’évêché. Le père Luk est parti pour prendre cette responsabilité. » « Cela s’est fait avec l’approbation de la Commission de probation de la justice belge et de sa congrégation », ajoute le père Tommy Scholtès, porte-parole des évêques de Belgique.
Sarah Callewaert procureur du parquet de Louvain, déclare pour sa part : « Nous avons ouvert une enquête judiciaire en septembre 2019. Nous allons demander à nos collègues centrafricains de nous communiquer les résultats de leur enquête, car ils nous seront précieux. Nous ne savons même pas encore de combien de victimes présumées il s’agit, ni de quelle nature sont les abus ou encore à quel moment les faits se seraient produits. »
« Je crains qu’on ait des manquements graves à nos procédures de prévention. On a un travail à faire, nous maintenant, pour voir où se trouvent ces manquements, qui en a la responsabilité. Et Caritas a d’ailleurs démarré un audit externe indépendant pour faire la lumière sur tous ces manquements. Pour éviter que ce genre de choses atroces et terribles se reproduisent à l’avenir », affirme Julie Vanstallen, porte-parole de Caritas Belgique, à la RTBF. Dans un texte publié sur Facebook, Caritas se dit « attristée et indignée » par ces révélations…
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