C’est lors de la 2ème Conférence Internationale des Femmes Socialistes en 1910 que Clara Zetkin, avec l’aide d’Alexandra Kollonkaï, proposa que soit organisée une journée de manifestation annuelle afin de revendiquer le droit de vote des femmes, l’égalité entre les sexes, l’égalité complète des droits professionnels et sociaux et le droit d’être active dans la lutte des classes. Elle rejoignait en cela Engels et Karl Marx pour qui « Au sein de la famille, le mari constitue la bourgeoisie et la femme le prolétaire ».
Clara Zetkin ne se contentait pas de démonstrations théoriques dans le journal politique féminin Die Gleicheit, dans lequel elle dénonce les conditions d’exploitation des femmes prolétaires. En tant que militante, elle soutenait sur le terrain les ouvrières.
Dès l’année suivante, en 1911, des centaines de milliers de femmes manifestent en Autriche, en Suisse, en Allemagne, en Hongrie. Les femmes prolétaires de France, de Suède, des Pays-Bas et de la Russie emboîtent le pas l’année suivante.
Internationaliste et pacifiste, Clara Zetkin lance un appel aux femmes du monde entier à lutter contre les guerres. Proche de Rosa Luxembourg, elle condamne, en 1914, la politique du SPD qui approuva l’entrée en guerre de l’Allemagne et celle des partis sociaux démocrates (belge, français…) qui votèrent les crédits de guerre.
Ce n’est qu’à partir de 1917, suite à la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg, qui réclamaient du pain et la paix – premier acte de la révolution de février – , que le « 8 mars » fut institué. Lénine décréta le 8 mars 1921 : Journée internationale des ouvrières. qui inscrit la défense des droits des femmes dans celle plus générale de la défense des droits de la classe ouvrière.
En 1977, l’ONU récupéra cette date, la privant de son fondement subversif, en l’intitulant « Journée internationale des femmes !
Si la condition des femmes s’est améliorée dans quelques pays, il reste que la majorité de celles-ci restent des personnes inférieures. Aujourd’hui, en Espagne, en Pologne, aux Etats-Unis, en Russie, etc. les droits des femmes font l’objet d’attaques des milieux cléricaux et/ou réactionnaires voulant revenir à « saint » Paul « Que les femmes se taisent. Elles doivent être soumises. Si elles désirent s’instruire sur quelque chose, que chacune d’elles interroge son mari à la maison ». Ainsi, les droits à l’avortement et à la contraception y sont ouvertement remis en cause (en essayant de l’interdire et/ou de le restreindre).
De plus, les femmes se trouvent au premier rang parmi les salariés licenciés. Elles sont le plus durement touchées par les contre-réformes concernant les allocations chômage, les pensions de retraite, la privatisation des services publics, etc. avec comme conséquence une augmentation du taux de pauvreté. En Belgique, elles représentent plus de 70% de la pauvreté individuelle et plus de 32 % des femmes en couple.Il serait beaucoup trop long de faire ici la liste exhaustive des atteintes faites aux droits des femmes de par le monde. Elles sont de plusieurs ordres qui vont des inégalités salariales, à la répartition des rôles dans la société en passant par les agressions, les restrictions et les crimes. Bakounine disait: « Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres. »
Ainsi exiger l’émancipation des femmes, c’est demander l’émancipation du genre humain.
Alors oui, le 8 mars, toute personne se réclamant de la Libre Pensée telle que défendue lors du Congrès International de la Libre Pensée à Rome en 1904, participera aux manifestations des femmes qui réclament l’égalité effective des droits.
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