Tout est symbole…


Le 19 septembre 2019, le Parlement européen a adopté à une large majorité – de l’extrême-droite au centre-gauche et aux Verts – une résolution intitulée « Importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ». Après pas moins de 5 pages de considérant mettant sur un même plan le nazisme et le stalinisme, la résolution aboutit, logiquement pourrait-on dire, à assimiler le communisme au stalinisme par ces lignes :

« 17. se dit préoccupé par le fait que des symboles de régimes totalitaires continuent à être utilisés dans les espaces publics et à des fins commerciales, tout en rappelant qu’un certain nombre de pays européens ont interdit l’utilisation de symboles nazis et communistes ; »

18. constate que le maintien, dans les espaces publics (parcs, places, rues, etc.) de certains États membres, de monuments et de mémoriaux glorifiant les régimes totalitaires ouvre la voie à la dénaturât/on des faits historiques relatifs aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu’à la propagation d’un système politique totalitaire ; »

Et non sans rire :

19. condamne le recours croissant par les forces politiques extrémistes et xénophobes en Europe à la dénaturation des faits historiques et leur emploi d’une symbolique et d’une rhétorique qui font écho à certains aspects de la propagande totalitaire ( c’est nous qui soulignons), à savoir le racisme, l’antisémitisme et la haine à l’égard des minorités, sexuelles ou autres; »

Que le régime totalitaire stalinien ait commis des crimes en se drapant dans les plis du drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau est une chose, en profiter pour vouloir bannir ces symboles historiques du mouvement ouvrier partout en Europe en est une autre. Dans une telle logique révisionniste, le Parlement européen devrait alors interdire la croix chrétienne au nom des crimes de l’Inquisition et des croisades. Curieusement tel n’est pas le cas…

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Des élus belges, seul un (Marc Botenga, PTB) a voté contre, et 15 ont approuvé le texte. Venant de personnes telles que Frédérique Ries, Benoît Lutgen, Olivier Chastel, … c’est assez naturel ; mais on retiendra donc que des prétendus « progressistes » Maria Arena (PS), Marc Tarabella (PS) n’ont éprouvé aucune difficulté à co-signer ce tissus de mensonges.

Texte complet de la résolution

Lire également la carte blanche : «Nazisme et communisme: quand le Parlement européen revisite l’Histoire et joue avec le feu»