Nous sommes au cœur d’une crise humanitaire et sociale sans précédent. Tout le monde sait que des millions d’êtres humains n’ont d’autres choix que de fuir les guerres, les opérations militaires de déstabilisation du Moyen-Orient, de l’Afrique… menées par les pays de l’Union Européenne, les États-Unis, la Russie et autres États impérialistes ou fauteurs de guerres dans le monde. Guerres et opérations menées pour contrôler les ressources et les populations. C’est là, l’origine des millions de réfugiés dont la plus grande partie s’exile dans les pays limitrophes.
Pour mieux masquer la réalité, les gouvernements et une presse aux ordre appellent « migrants » les réfugiés fuyant l’horreur, ils dénomment hotspot les camps d’internement. Ces êtres humains, qui n’ont aucun ailleurs pour vivre en sécurité sont persécutés, chassés d’un pays à l’autre, internés aux marches d’une Union Européenne barbelée. Aujourd’hui comme hier, les discours racistes, xénophobes, islamophobes, non pas des citoyens mais bien des forces politiques les plus réactionnaires, ressurgissent pour stigmatiser les réfugiés, alors que se développe avec la pandémie Covid19 un climat propice à toutes les peurs irraisonnées. Lorsque les gouvernements de l’Union Européenne et l’U. E., elle-même, nous parlent de politiques humaines, nous savons très bien qu’ il s’agit de cacher les crimes et exactions des gardes-frontières et de leurs sbires, de cacher le tri des réfugiés entre ceux qui fuient la mort et ceux qui fuient la misère, quand ce n’est pas en fonction d’une appartenance religieuse supposée. (Voir ici et là )
Cette chasse de l’autre, ce rejet de l’autre ne peut qu’évoquer, en nous, le sort de ces « migrants » espagnols, juifs, roms, tsiganes… de l’entre deux-guerres, lorsque ces « libéraux », ces « humanistes » gouvernant les grandes démocraties refusaient de les accueillir ou les internaient.
« On n’est plus dans la situation de 2015. À l’époque, la question était de savoir comment on répartit des gens qui pour la plupart étaient des réfugiés. Aujourd’hui, la question est de savoir comment on empêche d’arriver des gens qui sont, pour une part beaucoup plus importante, des migrants économiques. » E. Macron
Pour contourner la Convention de Genève adoptée en 1951, ces gouvernements « humanistes » ne cessent de donner un contenu plus restrictif au droit d’asile. Ils créent de nouvelles catégories de réfugiés : « réfugiés économiques », « réfugiés climatiques » ; ils réduisent la durée de traitement des demandes d’asile (durée pendant laquelle un réfugié ne peut être ni inquiété, ni expulsé) ; ils sous-traitent par des pays tiers, le contrôle des frontières de l’U. E afin d’empêcher par la violence celles et ceux qui veulent se réfugier dans un pays membres de l’U. E.1
Tous ces apôtres de la libre circulation des capitaux et des marchandises, de la mise en concurrence des travailleurs, ces apôtres des interventions militaires dites humanitaires et de la mondialisation « ruisselante » sont bien les responsables de cette crise humanitaire.
Le CLP-KVD condamne cette politique de ségrégation, qui est une insulte pour tout citoyen attaché aux valeurs d’humanité, de solidarité, de fraternité. Il rappelle sa totale solidarité humaine avec les réfugiés qui fuient la barbarie et fait sien l’article 20 de la Constitution française de 1793 écrite par des hommes et femmes épris.es de liberté, de fraternité « Le peuple français donne asile aux étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté. Il le refuse aux tyrans. ».
Le CLP-KVD s’associe à l’appel de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, pour :
1°- L’annulation de l’accord du 18 mars 2016 conclu entre l’Union européenne et la Turquie (Voir ici et là ) ;
2°- L’application immédiate dans toutes les dispositions actuelles de la Convention de Genève du 28 juillet 1951. L’abrogation des mesures, légales et illégales, prises dans le cadre du rétablissement des contrôles aux frontières, qui empêchent de produire le plein effet de la Convention de Genève à l’égard des demandeurs d’asile ;
3°- La révision, dans les plus brefs délais, vu l’état du monde, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et de la Convention de Genève de 1951 afin de reconnaître de facto la qualité de demandeurs d’asile non seulement aux personnes victimes de persécutions mais également aux individus fuyant les guerres, la pauvreté, la misère et les catastrophes.
Ni quotas, ni barbelés : accueil de tous les réfugiés!
Bruxelles, le 18 janvier 2021
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- En 2022, l’Union européenne aura dépensé 29 milliards d’euros en technologies de surveillance et de répression pour sécuriser ses frontières!
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