Laïcité ou communautarisme ? Laïcité !


Depuis quelques semaines, à nouveau la laïcité tambourine médiatiquement à nos oreilles. Sa mise à la une des médias n’est pas due à des gardiens, à des veilleurs inquiets de sa mise en cause et qui nous alerteraient du danger qu’elle court. Non, ce sont de trompeurs stratèges qui en instrumentalisent la cause pour des visées étrangères à son principe.

Dans le grand orchestre communautariste,
chacun joue de son instrument.

Manipulée par les uns pour des appétits électoralistes, la laïcité se voit embrigadée dans le « conflit des civilisations » par d’autres. Pour les uns, les « crispations »  qui surgissent régulièrement autour du voile islamique n’ont pour seul objet d’affirmer (ne sont que prétexte pour affirmer… ) l’existence et la reconnaissance de communautés aux traditions différentes et donc de prôner une laïcité tantôt « ouverte », tantôt « plurielle », tantôt « positive » ; pour les autres il s’agit d’une laïcité tantôt de « combat », tantôt « identitaire ».

A l’égalité des droits pour tous les citoyens et à la liberté de conscience, les uns cherchent à substituer la mosaïque des communautés au nom du « droit à la différence », générateur potentiel d’une différence des droits et donc de conflits futurs, tandis que les préoccupations « laïques » des autres sont de stigmatiser les citoyens supposés musulmans donc supposés réfractaires à la laïcité.

Rappelons que la laïcité ne prône, ni n’instaure un athéisme officiel. Un État laïque est un État qui accueille à égalité tous les citoyens, quelles que soient leurs supposées options personnelles, leurs traditions culturelles. S’intégrer dans un État laïque, c’est accepter et respecter la neutralité de la sphère publique ainsi que les lois conçues dans l’intérêt général.

Il est piquant de constater que tous ? allant du MR au PTB en passant par le PS, Ecolo et le CDH, malgré leurs divergences quant à la neutralité des agents de l’État, sont de chauds partisans du financement public des religions et de l’enseignement privé, essentiellement catholique.Tous également partisans de la présence des crèches chrétiennes dans les bâtiments publics (maison communale) ou sur le domaine public, de l’institutionnalisation du dialogue des autorités de l’État avec les cultes, etc.

Se mobiliser pour la laïcité, c’est exiger le non-financement des cultes,
de la « laïcité organisée » et des écoles privées !

L’État laïque doit être à la fois le garant de la liberté absolue de conscience et de l’égalité des droits. Il ne peut par conséquent reconnaître, salarier, subventionner les religions (cultes) ou autres convictions dont la pratique relève de la sphère privée.

La laïcité n’est pas une option spirituelle, elle est un élément fondamental de l’organisation de la vie publique et partant, de la démocratie. Remettre en cause la laïcité au nom d’une pseudo inclusion, d’une pseudo intégration comme c’est le cas aujourd’hui, c’est remettre en cause l’égalité des droits, la démocratie.

Non, l’Islam n’est pas par nature plus hermétique à la laïcité que ne l’est le culte catholique ou autre culte. La laïcité n’a pas à reconnaître, subventionner ou s’adapter à aucune religion, de même qu’aucun croyant, agnostique ou athée ne peut réclamer de droits particuliers.

Le CLP-KVD réaffirme que toute religion, tout cléricalisme est contraire par essence à la liberté absolue de conscience garantie par une effective séparation des Églises et de l’État donc par la laïcité des institutions.

Mais l’État belge est-il un État laïque ? Poser la question c’est y répondre. Non ! Les dernières crispations autour du voile islamique en sont la démonstration !

Pour l’abrogation de l’article 181 de la Constitution !

Pour l’abrogation du Pacte Scolaire !

Bruxelles, 2 juillet 2021

 

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