Comme à son habitude, le Vatican s’inscrit radicalement contre les droits des individus à disposer librement d’eux-mêmes. François, le porte-voix du Vatican, s’oppose à un projet de loi visant à punir les actes de discrimination et d’incitation à la violence contre les gays, les lesbiennes, les transgenres et les handicapés. Pour ce faire, il utilise le Concordat accord signé en 1929 entre le dictateur fasciste Mussolini et le représentant du pape Pie XI qui régit les relations entre l’État italien et l’Église. Il veut participer à la réécriture d’un projet de loi contre l’homophobie et la transphobie car selon lui certaines parties du projet de loi contreviennent au Concordat en vigueur entre l’Italie et le Saint-Siège, car elles « réduisent la liberté de l’Église catholique » en matière d’organisation et d’exercice du culte, ainsi que « la pleine liberté » d’expression et de pensée consentie aux fidèles et aux associations catholiques.
Il est cocasse de constater que l’argument avancé par le pape pour s’opposer à ce projet de loi est une atteinte à la liberté d’expression des catholiques ! Le Saint-Siège défend donc le droit des homophobes à s’exprimer librement en toute impunité ! On croit rêver. Pour le Vatican, la liberté ne se conçoit qu’à sens unique, la sienne !
François a parfaitement le droit d’être nostalgique des temps où, au nom de ses dogmes et surtout de la préservation de sa puissance temporelle, l’Église catholique, apostolique et romaine fixait les limites de comportement. Mais les temps des bûchers, de l’inquisition, de l’index sont révolus dans bien des pays, même en Italie. Que François ne l’apprécie pas, c’est son droit le plus absolu ! Qu’il le fasse savoir, c’est user des bienfaits du droit à la liberté d’expression garanti à tous… dans les limites du droit commun.
En bon jésuite et adepte des restrictions mentales, François n’a pas hésité, voici quelques temps, à demander à nos voisins du sud à « […] devenir un pays plus laïc (sic) » car la laïcité y serait « incomplète » parce qu’elle « résulte trop de la philosophie des Lumières pour lesquelles les religions étaient une sous-culture ». Et dans le même élan, le plaisantin reproche encore à nos voisins « d’exagérer la laïcité » ! Il n’hésite plus à se réclamer de la « laïcité positive ». En cela, il reste fidèle au pape Jean-Paul II, qui affirmait que « le principe de laïcité, s’il est bien compris, appartient aussi à la doctrine sociale de l’Église », qui suppose « une saine coopération » entre l’État et l’Église : la gestion des « besoins matériels et sociaux » à l’État, la charge des « besoins spirituels » à l’Église. Le Vatican a-t-il oublié que la religion catholique n’est plus religion d’État en Italie depuis 1984 ?
Le Vatican veut bien consentir à une séparation formelle du politique et du religieux… à condition que l’action du politique reste conditionnée par les prescriptions transcendantes du religieux ! Qu’on ne s’y trompe pas, le Vatican ne renoncera jamais à imposer aux populations sa vision morale dogmatique, au mépris des principes de la liberté de conscience et de l’égalité.
Rappelons que la laïcité se fonde sur des principes indissociables : la séparation des Églises et de l’État, la liberté absolue de conscience, l’égalité des droits entre croyants et incroyants, et la neutralité de l’État en matière confessionnelle.
Aucune autorité n’a à prédéterminer la conscience des citoyens !
Bruxelles, 25 Juin 2021
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