Communiqué de presse
Dans l’enseignement officiel, le cours de philosophie et de citoyenneté de deux heures par semaine deviendrait obligatoire, et optionnels les cours de religion et de morale non confessionnelle. Le CLP-KVD, inscrit pleinement dans cette exigence depuis sa fondation, salue et se réjouit de cette importante avancée vers une école publique laïque.
Cependant, et selon le Mouvement Réformateur, le projet gouvernemental ne « signifie en rien la fin des cours de religion et de morale non confessionnelle » dans l’enseignement public. Les Églises ont visiblement des relais dans des partis se réclamant de la laïcité.
Pour le CLP-KVD, d’un point de vue laïque, on ne peut se satisfaire totalement de ce projet de réforme qui finalement perpétue le certificat de respectabilité donné aux clergés et aux institutions religieuses.
« Nous avons foi dans l’humanité, comme d’autres ont foi dans l’Eglise… Au lieu d’affirmer les droits de Dieu, nous affirmons les droits de l’homme » F. Buisson
Sans être totalement isolée de la société, l’Ecole publique doit être protégée, prémunie des groupes de pression religieux et autres. L’Ecole publique a pour objectif de respecter et de préserver la liberté absolue de conscience et l’autonomie des élèves mineurs, en les tenant à l’écart les chapelles confessionnelles et idéologiques.
Dans cette perspective, l’école publique doit permettre à l’élève d’apprendre à discerner ce qui relève de la croyance et ce qui est de l’ordre de la connaissance. Cet apprentissage est essentiel pour la tolérance car elle permet de distinguer ce qui peut avoir valeur universelle de ce qui reste lié à la singularité d’un individu ou d’un groupe. Cette prise de distance, cette conscience critique ne peut résulter que d’une instruction fondée sur la raison.
L’école doit s’en tenir à l’instruction, aux savoirs, aux méthodes d’appropriation de ceux-ci et laisser la morale et la religion aux familles comme le pensait Condorcet. C’est en cela que l’école publique est laïque.
La religion et la morale relève de l’éducation et non de l’instruction : « L’éducation, c’est la famille qui la donne ; l’instruction c’est l’Etat qui la doit. […] De là cette évidence que l’éducation peut être religieuse et que l’instruction doit être laïque. Le domaine de l’éducation, c’est la conscience ; le domaine de l’instruction c’est la science. Plus tard, dans l’homme fait, ces deux lumières se complètent l’une par l’autre. » V. Hugo
Comment comprendre que l’Etat autorise et finance, dans ses écoles, un enseignement qui sur son principe sépare les enfants ? Qu’il y ait des écoles privées confessionnelles, après tout dans une société démocratique, quoi de plus normal ? Mais la liberté de l’enseignement suppose-t-elle que l’Etat doive financer les religions pour qu’elles apportent aux enfants la parole divine…
L’enseignement des religions à l’école a toujours été dénoncé par le CLP-KVD, pour qui les religions doivent être étudiées hors de l’école.
La laïcité étant la neutralité des institutions publiques par rapport au domaine de la métaphysique, il ne saurait y avoir de spiritualité, même laïque, à l’école publique, car la spiritualité est le produit d’une conviction et une conviction ne peut jamais être neutre.
L’école publique n’a à valoriser ni la religion ni la morale fut-t-elle laïque !
Bruxelles, 26 novembre 2021
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