La question de Sachi Kurl, une animatrice de télévision, lors d’un débat télévisé en anglais avant les élections fédérales canadiennes de septembre, a mis le feu aux poudres.
« Vous niez que le Québec a un problème de racisme, pourtant vous défendez des législations comme les projets de lois 96 et 21 qui marginalisent les minorités religieuses, les anglophones et les allophones », lance Shachi Kurl, désignée ce jour-là pour animer le « débat des chefs », au leader du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, .
Devant des millions de téléspectateurs, elle cite deux législations québécoises, la loi 96 – qui se propose d’inscrire dans la Constitution canadienne le fait que le français soit la seule langue officielle et commune du Québec – et la loi 21, dite « laïcité », qui interdit le port de signes religieux aux fonctionnaires de la province, policiers et enseignants notamment. « Le Québec est reconnu comme une société distincte, mais pour ceux hors de la province, expliquez-leur pourquoi votre parti soutient ces lois discriminatoires », insiste-t-elle.
Le Québec « raciste ›› et promoteur de « lois discriminatoires ›› ?
Pour André Lamoureux, professeur de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) : « Cette intervention était une véritable inquisition à l‘endroit de tout un peuple, s’insurge-t-il, mais cette haine qui s’exprime de nouveau contre nous n’est malheureusement qu’un nouveau signe de la fracture indélébile qui nous sépare depuis longtemps du reste du Canada. »
Les principaux candidats au débat, dont le premier ministre libéral, Justin Trudeau, et le chef du Parti conservateur, Erin 0’Toole, restés cois lors de « l’attaque ››, n’ont pas manqué de s’offusquer afin de ne pas s’aliéner le vote de toute une province, affirmant en chœur que « le Québec n’est pas raciste ».
La langue a longtemps été la frontière invisible marquant la séparation entre deux mondes. Le temps d’une campagne électorale, le sentiment de solitude s’est exacerbé au sein de la grande fédération canadienne. Depuis l’échec des deux référendums sur sa pleine souveraineté (1980 et 1995), la Belle Province se sent plus que jamais le partenaire méprisé d’un couple contraint à la cohabitation.
Sources : Le Devoir du 10 septembre 2021; Le Monde du1er octobre 2021
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