« Avoir pour patrie le monde et pour nature l’Humanité »
– Victor Hugo –
Instituée en 1890 par la IIème Internationale pour rendre en hommage aux victimes du massacre de Haymarket Square à Chicago en 1886, la Journée Internationale des Travailleurs du 1er Mai, il faut le rappeler, est avant tout un rendez-vous de grèves pour la journée des huit heures et d’émancipation de la classe ouvrière du joug du capital. Huit heures de travail, mais aussi et surtout huit heures de loisirs et huit heures de repos.
Le 1er mai fait partie du patrimoine de la classe ouvrière. Depuis des siècles, les travailleurs ne cessent de lutter contre le Capital, pour tenter d’améliorer leurs conditions de travail et de vie. Dire, comme les mystificateurs et les falsificateurs, que le 1er Mai est la fête du travail, c’est vider cette journée de son contenu de classe, et insulter les travailleurs tués et ceux qui se battent pour améliorer les conditions de travail.
« Sauvons la liberté, la liberté sauve le reste » Victor Hugo
En ce 1er mai 2022, nous fêtons le combat séculaire de la classe ouvrière pour son émancipation.
Aujourd’hui comme hier, la réaction du Capital uni au cléricalisme, tente de faire tourner la roue de l’histoire à l’envers, mais les peuples résistent ou se révoltent pour défendre la démocratie et les libertés ou pour les conquérir.
La monstrueuse tragédie subie par les peuples d’Ukraine ne saurait effacer ni les autres conflits dans le monde, ni les enjeux politiques et sociaux en Belgique.
Dans tous les pays : l’austérité et la réaction sociale !
L’offensive contre les acquis sociaux et les droits démocratiques s’intensifient. Aucun pays n’échappe au talon de fer de l’austérité imposée par le Capital. Tous les peuples sont mis en coupe réglée. L’édifice social construit par le mouvement ouvrier démocratique et indépendant durant des décennies de luttes est démantelé jour après jour, jusqu’à être menacé de destruction pure et simple.
Ici c’est au nom de la dette bancaire, là c’est au nom de la compétitivité… mais partout ce sont les mêmes conséquences : paupérisation des travailleurs, régression sociale, chômage de masse, destruction de ce qui reste de services publics, destruction du droit du travail… Les conquêtes sociales sont détruites, les unes après les autres, au profit des grandes fortunes, des possédants, du capital et de ses complices.
C’est ainsi que fin février de cette année, la coalition gouvernementale Vivaldi, où siège le PS, a mis fin à cette conquête emblématique de la classe ouvrière : la journée de travail de 8 heures !
Devant la résistance des travailleurs, pour amplifier la destruction des acquis sociaux, le patronat et le gouvernement ont besoin de l’aide de « syndicats modernes » pour accompagner et signer toutes les contre-réformes. C’est ce que refusent les affiliés des syndicats, comme dans l’enseignement, les soins de santé, les services publics, les transports, les secteurs privés, la chimie, la grande distribution, les aéroports, etc.
Être fidèle à nos aînés et au 1er mai, c’est refuser « l’union nationale », « l’union sacrée » et défendre les acquis sociaux, syndicaux, démocratiques et laïques.
Régression des libertés et criminalisation des manifestants
Depuis plusieurs années, des lois d’exception rognent nos libertés. Partout les peuples voient s’accroître une surveillance généralisée au profit d’États et d’entreprises multinationales aux pouvoirs de plus en plus insidieux et omniprésents. La Belgique n’échappe pas à ce constat. Les libertés de réunion, de manifestation, de circulation voire même d’expression sont muselées.
Les espaces de protestations se restreignent. Le contrôle des manifestations s’alourdit, allant de l’imposition de parcours invisibilisant les manifestants, à l’interdiction pure et simple, à la répression policière préventive contre les manifestants. Les violences policières dissuadent de fait d’exercer le droit de manifester ! Au-delà, ce sont les libertés syndicales elles-mêmes qui sont gravement attaquées, notamment par des menaces juridiques et des jugements iniques.
En 1891, l’Internationale ouvrière ajoutait la revendication antimilitariste au programme du 1er Mai
Avec la guerre en Ukraine et ces milliards d’euros de dépenses militaires décidés par le gouvernement Vivaldi, au profit des fauteurs de guerre, des États-Unis et du capitalisme financier porteur de morts et de destructions, nous entrons dans une situation de réaction totale sur tous les plans.
De la même manière qu’il faut s’unir pour défendre le Droit du Travail, la Sécurité sociale, les retraites, le Service public, l’Ecole publique ; il faut nous mobiliser, dans l’union la plus large pour s’opposer à la guerre. Pas un euro pour la guerre !
Le CLP-KVD rejoint le mouvement ouvrier internationaliste qui œuvre pour l’arrêt immédiat de la guerre en Ukraine, pour la paix et la justice sociale, pour que toutes les guerres cessent, que le droit des peuples soit rétabli et respecté, et que la paix revienne partout dans le monde.
Le CLP-KVD réaffirme son soutien et sa solidarité à l’égard de la population, des travailleurs et de leurs syndicats indépendants en Ukraine. Travailleurs qui sont les premières et principales victimes, comme cela est toujours le cas dans tous les conflits, comme il réaffirme son soutien à la population et aux militants de Russie qui s’opposent à la guerre, appellent à la paix et en subissent la répression.
Avec les travailleurs des secteurs privé et public
A l’heure, où ce gouvernement comme tous les précédents, main dans la main avec le patronat, sous prétexte de guerre ou de lutte contre les pandémies, entend détruire ce qui reste d’acquis sociaux, que des générations de travailleurs, de militants, de libres penseurs ont bâtis, le CLP-KVD :
– soutient les salariés de tous les secteurs qui aujourd’hui se battent pour défendre leurs emplois, leurs salaires, améliorer leurs conditions de travail, défendre leurs statuts et leurs conventions collectives ;
– est aux côtés des syndicats indépendants qui refusent de s’engager dans les politiques d’accompagnement, de co-législation, ou même d’union nationale, sous aucun prétexte, pas même la guerre ;
– réaffirme sa détermination à défendre aux côtés des organisations syndicales le droit de manifester et le droit de grève ;
– appelle au rétablissement de toutes les libertés individuelles et collectives corsetées, bâillonnées, au nom de la lutte contre le terrorisme et la pandémie.
En ce 1er Mai 2022, à l’exemple des Communards de 1871, des ouvriers de Gand en 1885, de Liège, de Charleroi en 1886…, défenseurs de la liberté et de la dignité, fidèles à ces hommes et femmes, le CLP-KVD sera aux côtés de celles et ceux qui dans leur diversité, militants se réclamant de la démocratie et du mouvement ouvrier, militants syndicalistes, anarcho-syndicalistes, internationalistes, militants laïques, rationalistes, libres penseurs… qui se battent pour les libertés syndicales, pour une société démocratique, libre, fraternelle et laïque !
Les peuples ne veulent ni la guerre ni la destruction des acquis sociaux !
Non à l’union sacrée du gouvernement et des travailleurs
pour mener une politique de guerre !
Le CLP-KVD appelle tous ceux et toutes celles qui se reconnaissent dans ce 1er Mai à le manifester dans tout le pays avec les organisations syndicales, politiques, associatives, de jeunesse, qui entendent rester indépendantes, défendre les revendications des salariés et s’opposer aux guerres.
Le CLP-KVD sera présent, le 1er mai 2022 Place Poelart (Palais de Justice de Bruxelles) à 11h.
Ni dieu, ni maître !
A bas la Calotte et vive la Sociale !
Bruxelles, 26 Avril 2022
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