Personne n’ignore plus les combats des LGBT [puis LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles)]. Dans le monde entier, des personnes sont victimes de discriminations en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Dans de nombreux pays, ces personnes risquent la prison ou la peine de mort. La question étant celle de l’égalité des droits pour tous…
Puis récemment, ceux de “Black Lives Matter”… Le mouvement a occupé une place importante dans les manifestations et émeutes de l’été 2020 aux États-Unis et dans le monde, après la mort de George Floyd.
Elle a choqué le monde entier. Partout, des millions de gens sont descendus dans les rues pour exprimer leur colère.
Ils en ont assez des injustices ! Le 20 avril 2021, le policier responsable de sa mort, a été jugé coupable. Un verdict essentiel dans la lutte mondiale contre le racisme.
“Woke”, le concept s’est répandu lors du mouvement Black Lives Matter (apparu en 2013) pour dénoncer les actes de ségrégation raciale et de discrimination à l’égard des Noirs américains. Ce mouvement provient des campus américains et reflète un état d’esprit militant pour la protection des minorités. La défense des droits des Noirs, des femmes et des homosexuels. Contre les inégalités, l’oppression, pour les droits des minorités pour la justice sociale. Issu de l’argot des Afro-Américains, le terme qui désigne à l’origine celui qui est « éveillé » face à l’oppression des minorités ethniques, sexuelles ou religieuses… Être « woke » c’est avant tout être conscient des injustices sociétales
Cet état d’esprit s’est répandu en Europe et a pour but de lutter contre les injustices et les inégalités.
Le terme woke (« éveillé ») a pris de l’ampleur aux États-Unis dans les années 2010. Le « wokisme » est par extension un état d’éveil face à l’injustice. Il vient en remplacement de “politiquement correct”, ce sera Woke ou pour d’autres Critical Social Justice.
Woke s’est, par la suite, popularisé sur les réseaux sociaux et étendu à d’autres causes. De nos jours, une personne woke se dit consciente de toutes les injustices et de toutes les inégalités : racisme, sexisme, environnement…
Selon les uns, on trouvera l’origine dans les années soixante en France… Foucault, Derrida, Lyotard, le postmodernisme classique, des idées devenues à la mode dans les milieux universitaires de la gauche du monde anglophone vers les années 1990 la fameuse « french Theory ». Puis cela nous est revenu des États-Unis en passant par le Canada…
Et “la filière canadienne” y verra la marque du : « (…) marxisme culturel (qui) serait quant à lui un mouvement philosophique qui tire son origine dans les écrits du théoricien marxiste italien Antonio Gramsci (1891-1937) et des théoriciens de l’École de Francfort »…
BTW, do U speak woke !*
Parmi les mots ou expressions à connaître…
Cancel culture : la culture de l’annulation, pointe du doigt les injustices subies par certaines catégories et peut prendre la forme sur les réseaux sociaux d’un “harcèlement jusqu’à ce que les personnes se taisent. Et personne ne va suspecter que ce soit de la cancel culture alors que c’est une forme plus puissante encore en nombre de personnes et en violence des propos” ;
Cisgenre : Personne dont l’identité de genre est en concordance avec son sexe déclaré à l’état civil ;
Intersectionnalité : Méthodologie sociologique et féministe qui étudie les formes de domination et de discrimination non pas séparément, mais dans leur intersection, en partant du principe que le racisme, le sexisme, l’homophobie ou les rapports de domination sont liés ;
Racisé : ultime glissement sémantique, le mot racisé s’adresse à n’importe quelle personne non blanche ;
Conscientiser : faire prendre conscience des problèmes politiques, sociaux, culturels ;
Grossophobie : néologisme désignant l’ensemble des attitudes et des comportements hostiles qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses, en surpoids ou obèses ;
BIPOC : black indigenous and people of color ;
Culture du viol : concept sociologique utilisé pour qualifier un ensemble de comportements et d’attitudes partagés au sein d’une société donnée qui minimisent, normalisent voire encouragent le viol et se manifeste par le fait, par exemple, que les femmes sont la propriété des hommes ;
Régime diversitaire : déconstruire les normes communes, et imposer un multiculturalisme obligatoire, c’est également la survalorisation des minorités, présentées comme nécessairement opprimées…
Social Justice # justice sociale
“Mais en Europe, les mouvements d’émancipations se structurent de manière différente, il y a une fluidité des identités, on n’a pas la même manière de se définir. On peut appartenir à plusieurs communautés, on n’est pas dans des segmentations aussi stéréotypées qu’aux Etats-Unis…”
On peut voir la réalité telle qu’elle est.
Ou on peut imposer la réalité qu’on aimerait voir.
Et voici venir de nouveaux idéologues (prophètes ou “chiens de garde”), avec comme objectif de fracturer les gens selon les clivages sexuels, raciaux, ethniques…
Il s’agit, ni plus ni moins, que d’imposer l’idée que la guerre des races (blancs vs non-blancs) a remplacé la lutte des classes et que le wokisme serait le nouveau marxisme !
Ainsi, le dénigrement de la civilisation occidentale a pour but d’accréditer l’idée que seuls les Blancs sont capables de racisme envers les non-blancs. L’homme blanc serait raciste du simple fait d’être blanc !
Pour d’autres, à les en croire, le premier responsable serait Descartes car il a enjoint à l’homme de soumettre la nature… Cette tâche a été accomplie par l’occident blanc, il faut maintenant, contre les blancs, faire “marche arrière”…
Idem, c’est bien connu : l’universalisme, c’est l’homme blanc, la civilisation occidentale !
Donc, l’universalisme c’est contre les non-blancs !
De ces idéologies découlent les luttes de Critical Social Justice qui de fait seront bien éloignées des combats pour la justice sociale (sans majuscules).
“Persécutons les gens qui empruntent les escaliers et faisons en sorte qu’ils se sentent mal d’avoir des jambes”
Et cela prend, parfois, des formes grand-guignolesques…
Aux États-Unis comme dans les pays anglo-saxons, on assiste à des sanglots indécents et de pitoyables mea-culpa : “I am sorry I was born white and privileged. It disgusts me. And I feel so much shame” (Je suis désolée, je suis née blanche et privilégiée. Ça me dégoûte. Et j’ai tellement honte) Rosanna Arquette (tweet 7/08/2019)
Féminisme, néo-féminisme et autres avatars…
En leur temps, Marx, Engels avaient déjà écrit : « Fourier est le premier à énoncer que, dans une société donnée, le degré d’émancipation de la femme est la mesure naturelle de l’émancipation générale… » On connaît la suite… les combats pour l’égalité des droits…
Dernièrement encore la magnifique mobilisation en Argentine pour arracher le droit à l’IVG…
Et la mobilisation récente en Pologne pour défendre ce même droit !
Et nous en sommes partie prenante !
Le néo-féminisme est une philosophie qui soutient l’idée d’une complète complémentarité entre hommes et femmes plutôt qu’une supériorité d’un sexe sur l’autre ou qu’une égalité de droit ou de fait.
Toutefois la tentation est grande de substituer aussi la lutte des sexes à la lutte de classes… Et ce néo-féminisme s’attaque donc exclusivement au « patriarcat blanc », car c’est lui qui « domine le système ». […]
Mais pour les féministes 2.0, l’objectif n’est plus l’égalité des droits – qui serait déjà atteinte dans la plupart des pays occidentaux – mais l’égalité biologique. Et cette égalité factice passe par l’éradication du mâle, de la virilité soi-disant « toxique », bref par l’anéantissement du masculin. L’ennemi c’est l’homme, et plus précisément « l’homme blanc hétérosexuel cisgenre ». Le néo-féminisme, complètement phagocyté par le racialisme et l’intersectionnalité, considère que l’homme « racisé » (non-blanc), qu’il soit minoritaire ou non, est une victime intrinsèque. S’il frappe ou s’il viole, c’est parce qu’il « n’a pas les codes culturels » (affaire du réfugié bangladais acquitté en 2018 par la Cour d’assises de la Manche du viol d’une jeune fille de 15 ans), ou bien qu’il a été perverti par l’oppression blanche subie depuis sa naissance. D’ailleurs, les femmes victimes d’agressions se voient interdire par ces mêmes féministes de décrire leur agresseur si celui-ci est d’origine extra-européenne.
Ce n’est même plus suffisant, il faut aller encore plus loin, le mâle doit laisser sa place à la femme…
La déconstruction…
Rues débaptisées ou déboulonnage des statues, “Ce sont des mouvements complexes qui ont plusieurs courants, on n’est pas obligé d’effacer l’histoire et de censurer ou bloquer toute liberté d’expression, mais il y a un devoir d’analyse pour essayer de comprendre…”
En Colombie, dans le cadre d’une guerre civile qui ne dit pas son nom, les masses populaires ont déboulonné des statues de Christophe Colomb… En revanche, en Écosse, une statue a été élevée en mémoire des habitants des Highlands expulsés par Lord Sutherland…
Il est pour le moins étrange de lire que “La petite sirène du Danemark est un poisson toxique” ! De constater que les “Dix petits nègres” sont devenus “Ils étaient dix”
Être toujours en éveil finit par ressembler à une forme d’état psychotique proche de la paranoïa. Un peu de repos ne devrait pas faire de mal, notamment pour prendre le temps de la réflexion, de la mise en perspective, de la distanciation dialectique.
Pour finir très provisoirement :
« (…) Jean-Michel Blanquer (ex-ministre de l’Éducation nationale en France) aurait déclaré : « le virus de la zizanie [le wokisme] a été planté. On est déjà au stade 2. Le vaccin, je prétends y travailler avec un bon laboratoire… » Lire l’article de Michel Wieviorka
Et une lecture : “Le triomphe des impostures intellectuelles”
Source : Le Mouton noir, bulletin n° 41 (2021) de la Libre Pensée des Alpes de Haute Provence,
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