Censurer en temps de guerre : quand l’UE singe Poutine


Charlie Hebdo n°1 – 1970

Ricardo Gutiérrez, Secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes
et maître de conférence en journalisme à l’ULB

On ne lutte pas contre la propagande de guerre par la censure. L’Union européenne a oublié ce sain principe, en organisant la censure gouvernementale des chaînes d’État russes Russia Today (RT) et Sputnik sur le territoire de l’UE, peu après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.

La vérité est la première victime de la guerre1, rappelle l’ex-chancelier britannique Philip Snowden. Les échos du conflit armé en Ukraine en attestent quotidiennement, des appels génocidaires que les propagandistes du Kremlin font tourner en boucle sur la chaîne publique russe Rossiya1 aux figures de pure légende qui inondent les réseaux sociaux ukrainiens, à l’instar du “fantôme de Kiev”, ce faux pilote érigé en symbole de la résistance. Un as imaginaire que l’on gratifiait d’un tableau de chasse légendaire : plus de 40 avions russes abattus2 !

C’est ainsi : les États en conflit armé ne se contentent plus de livrer bataille sur le sol et dans les airs. Ils mènent aussi une guerre de l’information, où tous les coups sont permis, au mépris de la déontologie journalistique dont le principe originel est précisément la quête de vérité au service de l’intérêt public. Les armées servent les gouvernants qui les dirigent. Les journalistes devraient toujours servir le public. Le journalisme, le vrai, est l’antithèse de la propagande. Lire la Suite

Cet article est disponible également dans « La Chronique de la Ligue des droits humains » n° 199, avril -mai -juin 2022

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