En Europe, malgré la guerre, les femmes se sont réunies pour réclamer la paix et défendre leurs droits.
La première guerre mondiale éclate, juste quelques jours avant la date où aurait dû se dérouler à Vienne la 3e Conférence des femmes. L’appel à la paix lancé en 1910 par l’Internationale socialiste des Femmes ne pouvait empêcher la Grande Guerre.
Dès le début du conflit, les offensives militaires coûtent la vie à des centaines de milliers de soldats. Les femmes remplacent les hommes dans le fonctionnement de l’économie et sont surexploitées.
Les réactions à la boucherie se développent. Malgré l’illégalité du pacifisme dans de nombreux pays, Clara Zetkin lance un appel aux femmes – elle sera emprisonnée pour cet appel – les invitant à s’opposer à la guerre en Europe :
« Où sont vos maris, vos fils ? Pourquoi doivent-ils s’entre-tuer et détruire avec eux tout ce qu’ils ont créé ? Qui bénéficie de ce cauchemar de sang ? Tout juste une poignée de profiteurs de guerre. Puisque les hommes ne peuvent plus parler, c’est à vous de le faire. Travailleuses de tous les pays en guerre, unissez-vous ! »
Les femmes se mobilisent, réclament la paix et leurs droits :
« Ce sont les femmes – et nous autres femmes en sommes fières – qui ont été les premières, avant les hommes, à retrouver leur bon sens. En mars 1915 une Conférence internationale des femmes eut lieu à Berne, la première conférence internationale socialiste depuis le début de la guerre. » – Marianne Pollack, 1948.
Le 8 mars 1915 la russe Alexandra Kollontaï organise à Christiana, près d’Oslo, une manifestation des femmes contre la guerre. Clara Zetkin organise une conférence internationale des femmes, prélude à la conférence de Zimmerwald, qui réunit les opposantes à la première guerre mondiale, venant de presque tous les pays en guerre. De retour en Allemagne, Clara Zetkin est emprisonnée, en raison de ses convictions pacifistes.
Le 15 avril 1915 alors que la guerre fait rage, 1 136 femmes de 12 pays différents, refusant l’Union Sacrée, se réunissent à La Haye pour faire prévaloir leur idéaux pacifistes et la coopération internationale. Elles ont dû surmonter de nombreuses difficultés de voyage ainsi que l’opposition des gouvernements belligérants, dont celui de la Grande-Bretagne qui empêche ses déléguées de s’y rendre. Les femmes de ce congrès (1) se constitueront en Ligue internationale des femmes pour la paix.
Ces 7, 8 et 9 juillet 2023 des femmes se mobilisent contre la guerre, pour la paix.
(1) le congrès est une scission du mouvement féministe international, alors que la majorité des féministes de l’époque font le choix de l’Union Sacrée et donc de la guerre.
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