L’Idée Libre, la revue trimestrielle de nos amis de la Fédération de la Libre Pensée, a publié un nouveau numéro (mars 2024) qui nous plonge dans l’histoire pour montrer comment le croisement de la science, de la politique et de la religion a longtemps retardé et tente à nouveau de retarder l’émancipation des esprits. Ont contribué à ce numéro : Abdelouabah Rgoud, Evguéni Koshka, Maria Mantello, Benoit Schneckenburger, Charles Suzanne, Alain Blanchard, Pierre-Yves Modicom , Christophe Bitaud, Pierre Guéguen, Jean-Sébastien Pierre, Georges Douspis.
De tout temps, des scientifiques et philosophes, parce que leur pensée faisait de l’ombre à certains puissants de leur monde, firent les frais de la collusion du pouvoir politique et du pouvoir religieux c’est-à-dire de « l’alliance du trône et de l’autel » puisque c’est parmi ces deux groupes sociaux que se recrutent depuis toujours les hommes de pouvoir. Il convient toutefois de préciser que l’expression « pouvoir politique » recouvre parfois un ensemble composite qui va du possédant, nanti, fortuné, au larbin à proprement parler politique. Quelquefois les deux sont réunis chez le même individu…
Le penseur, qu’il soit scientifique ou philosophe a la fâcheuse habitude de briser quelques dogmes. Il met, ainsi, en danger des pouvoirs bien établis, lesquels ne tardent pas, en général, à lui faire payer son audace. Il ne faut pas bousculer les situations acquises…
Il en fut ainsi au cours des siècles d’Averroès, de Giordano Bruno, de Galilée, de Spinoza, de Darwin… et de nombreux scientifiques, savants et philosophes…
Théologiens de tous les pays unissez-vous contre la raison et la falsafa (philosophie) dans sa conception rationaliste et non mystique !
Et ce n’est pas fini, chaque jour qui passe voit renaître, contre la Raison et la Science, l’hydre des religions qui dresse ses théologiens avoués ou clandestins, éminents prétendus penseurs ou médiocres folliculaires, gazetiers laborieux ou journalistes bien en cour, contre les vrais philosophes et savants qui doivent parfois affronter une justice aux ordres pour avoir osé critiquer, comme l’astrophysicien Riazuelo, les thèses lamentables de faux scientifiques mais vrais Diafoirus de la science… ou de la philosophie comme les Bolloré Bonnassies…
Et ce, tandis que certains de leurs contempteurs, voire leur assassin, sont remerciés par l’Église qui en fait des saints comme Thomas d’Aquin en 1323 et le cardinal Bellarmin en 1930 !
Ce numéro de l’Idée Libre veut rendre hommage à tous ces savants, victimes de la complicité des Églises et des pouvoirs politiques. Le lecteur pourra constater que nos auteurs ont des préoccupations qui se recoupent. Elles ne sont pas, cependant, abordées sous le même angle, et les différents articles résonnent comme un dialogue : c’est un des buts de notre revue.
Georges Douspis
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