Vous ne nous ferez pas taire !
La liberté d’expression menacée
« Si la liberté d’expression nous est enlevée alors, muets et silencieux,
nous pourrons être conduits à l’abattoir comme des brebis. »
George Washington
Plus de 34 000 palestinien.nes ont déjà été assassiné.es et 76 000 blessé.es par Israël. Après 6 mois de massacres intensifs et délibérés à Gaza, dans les territoires occupés et les camps de réfugiés, la Cour Internationale de Justice, à l’initiative de l’Afrique du Sud, a statué sur le risque de génocide encouru par les Palestinien.nes. Depuis plus de 75 ans, le droit international n’a eu de cesse de sanctionner, les agissements d’Israël. Il reconnaît celui-ci comme puissance occupante, sanctionne l’apartheid (comme de nombreux autres crimes de guerre dont Israël s’est rendu coupable) et réaffirme le droit des peuples à lutter pour leur émancipation et contre la colonisation.
Au regard des récentes décisions de la CIJ et des résolutions de l’ONU, le gouvernement belge à l’image des gouvernements américain, français, hollandais, allemand… continue à s’illustrer par son mépris du droit international et sa complicité avec l’État d’Israël.
Insultes, diffamation, tentatives d’intimidation… Depuis des mois, les citoyens pacifistes, qui se mobilisent contre les guerres et pour la cause palestinienne sont la cible d’attaques délétères, racistes visant à disqualifier leurs voix et leurs combats. Des personnes ont été interpellées par la police pour le seul fait de porter un drapeau palestinien, accusées d’antisémitisme par des médias et des politiques…
Aujourd’hui, nous apprenons :
– par un communiqué en date du 5 avril 2024, que le média d’information et d’éducation permanente ZinTV subit des intimidations et des menaces de la part de l’État, suite à l’organisation d’un événement sur la résistance palestinienne ;
– par un article du Soir en date du 15 avril que Mohamed Khatib, porte-parole de Samidoun Europe, mouvement qui lutte pour la libération des prisonnier.es politiques palestinien.nes est menacé de perdre son statut de réfugié politique et d’être expulsé de Belgique vers Israël.
En quoi les appels au boycott des produits israéliens, en soutien aux prisonnier.es palestinien.nes -y compris Georges Ibrahim Abdallah, en prison en France -, à la dénonciation du génocide en cours, à la fin des hostilités, à la protection des populations civiles en général, au respect du droit international… sont-ils des incitations à la haine, à l’antisémitisme, au terrorisme ? Ces revendications sont des revendications humanitaires légitimes et ne contiennent aucune forme d’incitation à la haine.
Dénoncer l’inhumanité, le risque de génocide, c’est être à la hauteur de la gravité de la situation !
En tant que libres penseuses, penseurs attaché·es à la justice, à l’égalité et au respect des droits de l’Homme, nous ne pouvons qu’adhérer à de telles revendications et sommes donc particulièrement atterré·es et inquiet.es qu’elles donnent lieu à des pressions et à des menaces à l’égard d’associations militant paisiblement.
Ici, c’est le soutien à la Palestine qui est visé. Mais il ne faut pas sous-estimer que plus largement c’est la possibilité de l’expression libre qui est attaquée.
Ces menaces à l’encontre de journalistes, de militants politiques, comme de tout citoyen, visent dans son principe l’exercice de la liberté d’expression et d’information, en un mot la liberté de conscience, le respect des lois encore en vigueur dans notre pays.
Ces faits doivent être combattus avec la plus grande vigueur, en solidarité avec ceux qui en sont les victimes.
Dans une période où le débat doit s’emparer sans entrave de l’examen de tous les aspects de la question palestinienne pour déterminer les conditions de la paix dans cette région du monde, le pouvoir utilise (intensifie) la répression contre toute expression s’écartant du discours univoque officiel d’alignement, en dernier ressort, sur la politique des gouvernements israéliens et américains.
Le Cercle de Libre Pensée / Kring voor het Vrije Denken dénonce les ingérences de l’État d’Israël en Belgique et la soumission du gouvernement belge aux demandes de l’ambassade d’Israël.
Le Cercle de Libre Pensée / Kring voor het Vrije Denken dénonce ces tartuffes du « libre débat » mais dès qu’il s’agit de la Palestine interdisent la libre expression de celles et ceux qui luttent pour la paix !
Pour eux, le génocide du Peuple Palestinien
doit se faire dans le silence des complicité de tous bords.
La Libre Pensée, qui milite pour un cessez-le-feu immédiat et la levée du blocus à Gaza et en Cisjordanie, pour l’égalité des droits entre tous les habitants de la région et, conséquemment, un seul Etat laïque et démocratique, garantissant la paix, apporte son soutien aux associations et aux camarades mis en cause, en défense de la paix, du droit des peuples à l’autodétermination – systématiquement bafoué par Israël -, et du droit d’exprimer ses opinions même si celles-ci déplaisent.
Enfin, la volonté de museler et d’imposer les vérités alternatives à la propagande israélienne ne connaît pas de frontière. Elle frappe autant les associations indépendantes, les universitaires que les syndicalistes. Notre solidarité doit aussi traverser les frontières, quelles qu’elles soient.
Vous ne nous ferez pas taire :
Solidarité avec le Peuple palestinien !
Stop à la criminalisation de la résistance palestinienne !
Solidarité avec ZinTV, Mohamed Khatib et Samidoun !
Fait à Bruxelles, le 18 Avril 2024
29 Germinal An CCXXXII
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