Sources : Saphir News et FNLP. Constantes dans leur volonté d’écraser les libertés de l’individu pour ne reconnaître que la suprématie de la loi divine, les religions monothéistes ont relancé leur croisade contre la reconnaissance légale de l’aide médicale à mourir.
Les responsables des principales religions en France, qui veulent être écoutés par l’exécutif sur la question de l’aide active à mourir1, ont de nouveau exprimé leurs inquiétudes de voir une brèche législative s’ouvrir dans l’interdit en vigueur en France de donner la mort aux patients en fin de vie.
Une « union sacrée des religions »2 qui n’est pas du goût de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).
« L’union sacrée des religions se fait
au détriment des libertés individuelles »
Alors qu’Emmanuel Macron a promis aux responsables des cultes en janvier de les consulter avant la présentation de son projet de loi, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) s’est émue de voir les leaders des communautés musulmane, juive, catholique, protestante et bouddhiste tenir une conférence de presse commune « pour s’opposer à la loi de liberté en fin de vie que réclament les Français ».
« Notre société, en constante évolution, doit accompagner les aspirations légitimes de ses citoyens, notamment en ce qui concerne le droit de choisir sa fin de vie, qui ne sera jamais une obligation. La légalisation de l’aide active à mourir repose sur les principes fondamentaux de la France, que sont la liberté individuelle et la laïcité », estime-t-elle dans un communiqué, constatant « avec une certaine préoccupation » que « certaines religions cherchent à dicter leur morale au sein de la société ».
« Bien qu’elles puissent diverger sur de nombreux sujets, elles ont toujours su s’unir contre l’ouverture à de nouveaux droits, tels que l’interruption volontaire de grossesse et le mariage pour tous ; au détriment de la liberté individuelle », indique l’ADMD, pour qui « la légalisation d’une aide à mourir reflète la volonté d’une majorité de Françaises et de Français, soutenant une évolution législative en faveur d’une fin de vie libre et choisie ». L’ADMD appelle le président de la République à « écouter la volonté des Françaises et des Français et à agir en conséquence », jugeant que « l’avis des autorités religieuses ne doit pas repousser le projet aux calendes grecques ».
« On ne veut pas être entendus plus que les autres, mais pas moins non plus », a affirmé, pendant la conférence de presse, Haïm Korsia qui, à l’instar des autres responsables religieux, espère bien être écoutés sur ce dossier. Les responsables de culte étaient réunis, pour l’occasion, autour de l’anthropologue Laëtitia Atlani-Duault, qui a coordonné l’ouvrage Religions et fin de vie (Fayard). Paru en octobre 2023, le livre rassemble les témoignages de diverses voix religieuses autour de la fin de vie.
Le Cercle de Libre Pensée rappelle que : le droit de décider de sa fin de vie est une liberté démocratique qui appartient à chaque individu et à lui seul !
______________________________
1. L’euthanasie active désigne le fait d’abréger intentionnellement les souffrances d’une personne. Alors que l’euthanasie passive ou indirecte se produit lorsque l’équipe médicale en charge du patient décide de ne pas prendre des mesures pour prolonger la vie. L’assistance au suicide, ou suicide médicalement assisté, désigne le fait de se donner la mort avec l’aide d’une personne qui fournit un moyen pour ce faire. Le moyen doit toutefois être pris par la personne malade elle-même.
2. Le 28 octobre 2023, les représentants des religions monothéistes ont signé au Vatican une déclaration contre l’euthanasie et le suicide assisté.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.