20 septembre, journée internationale de la Libre Pensée


A l’occasion de la Journée internationale de la Libre Pensée, le CLP/KVD vous propose la déclaration de nos amis et camarades de la FNLP .

« Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades,

Tout d’abord, un rappel indispensable

C’est au IIème Congrès de l’Association internationale de la Libre Pensée (AILP) de Mar-del-Plata en Argentine qu’il fut décidé de faire du 20 septembre la Journée internationale de la Libre Pensée sur tous les continents. Cette date du 20 septembre est chère au cœur de nos camarades Libres Penseurs latino-américains. Il existe un grand nombre d’Associations du 20 septembre dans les pays du cône sud de l’Amérique.

Chaque 20 septembre est l’occasion pour les Libres Penseurs du monde de se rencontrer pour développer des activités allant des activités académiques et culturelles aux simples offrandes florales. Et ils le font fraternellement unis en hommage à une figure universelle de l’histoire : Giuseppe Garibaldi.

Aujourd’hui, dans des dizaines de villes de dizaines de pays, au pied de monuments allusifs ou simplement sur des places ou des lieux publics, des hommes et des femmes libres se souviennent du Héros-des-Deux-Mondes, 140 ans après son passage à l’immortalité, en mettant en évidence ce que Garibaldi a représenté dans l’histoire de la liberté des peuples et des citoyens, mais aussi en soulignant sa saisissante actualité.

En effet, cette année marque le 217ème anniversaire de la naissance, ainsi que le 142ème anniversaire de la mort de Giuseppe Garibaldi. Mais nous, Libres Penseurs, célébrons également cette date du 20 septembre comme l’une des dates les plus emblématiques liées aux idéaux de liberté que Garibaldi a toujours défendus tout au long de sa vie et en toutes circonstances.

Il s’agit d’un fait historique important : ce jour-là, mais en 1870, à travers l’épisode de guerre connu sous le nom de brèche de la Porta Piaˮ, les forces patriotiques italiennes ont pris Rome, faisant ainsi un pas fondamental vers l’unification italienne. Garibaldi n’était pas personnellement présent, mais ses idéaux ont mené ces luttes et ce sont des combattants inspirés par ces idéaux qui ont accompli cet exploit.

Mais cet épisode de la guerre a fait bien plus que rendre possible l’unité de la péninsule italienne. L’histoire tient compte du fait qu’elle a également mis fin au dernier bastion en Occident de ce que l’on appelait les “États de droit divinˮ, c’est-à-dire les régimes politiques fondés sur la règle de la religion, en particulier le catholicisme.

Contre la guerre et pour la Paix immédiate !

Pour le Droit des peuples à disposer d‘eux-mêmes !

Contre le droit de l’Impérialisme à disposer des Peuples !

La Guerre est partout présente sur tous les continents et quand elle n’est pas là, les forces réactionnaires la préparent en sous-main. La crise du Capitalisme est si profonde que la seule solution pour continuer la recherche effrénée de profits capitalistes juteux entraînant une destruction massive des acquis des Civilisations est la marche à la guerre.

Sous la pression des États-Unis et de son bras armé, l’OTAN, les budgets d’armements militaires explosent littéralement dans tous les pays. En France, la récente Loi de Programmation Militaire chiffre à 414 milliards d’euros le budget pour préparer la guerre, alors que les services publics vitaux pour les besoins de la population sont supprimés par centaines. De plus en plus, des manœuvres militaires se font avec un objectif : combattre l’ennemi intérieur aussi bien que l’ennemi extérieur.

Nous vivons une période semblable à celle des années 1930 que les Historiens ont appelée “La Montée des Périlsˮ. Les provocations ne cessent de voir le jour, en Ukraine, en Russie, en Palestine, au Moyen-Orient, en Amérique Latine, en Afrique, en Asie. Aucun continent n’est épargné de la folie guerrière. Les peuples sont opprimés, réprimés, parfois génocidés pour des intérêts économiques, politiques, militaires.

Ce monde inquiet sent la poudre

Le Droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes est foulé aux pieds et bafoué. Les Peuples deviennent des variables d’ajustement des besoins capitalistes et impérialistes de toutes natures. Le droit du plus fort, imposé par les bombes, les canons, le sang, la misère et l’exploitation, est le droit de l’Impérialisme, de tous les Impérialismes, à disposer, comme ils l’entendent, des Peuples et de leurs destinées et ce, de l’Ukraine à la Palestine en passant par le Venezuela et l’Afrique subsaharienne.

Marguerite Yourcenar écrivait : “Tout état fondé sur la volonté de puissance contient un coin sombre où gémissent des suppliciésˮ. Le grand poète allemand Friedrich Hölderlin proclamait que Là où croit le danger, croit aussi ce qui sauve. C’est ce qui fonde notre volonté et notre optimiste d’empêcher l’inévitable barbarie où nous conduit ce Vieux-Monde en perdition qui ne cesse d’agoniser dans des spasmes de plus en plus sanglants et meurtriers.

Le Maréchal Moltke (1800-1891, l’oncle du Boucher Helmuth Johann Ludwig, comte von Moltke, barbare en chef dans la Première guerre mondiale de 1914), un expert en la matière, professait : Aussi longtemps que les nations vivront séparées, il y aura des différents qui ne pourront être réglés que par les armes. Mais, dans l’intérêt de l’Humanité, il faut espérer que les guerres deviendront plus rares à mesure qu’elles deviendront plus terribles.

Force est de constater qu’il s’est lourdement trompé : si les guerres sont de plus en plus terribles, elles ne sont pas devenues rares, bien au contraire. À croire que, selon l’aphorisme de Clemenceau, la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier aux militaires.

Mais partout dans le monde se lève la volonté d’en finir avec la guerre permanente en permanence. Georges Sand pouvait écrire à ce propos dans la préface qu’elle fera à l’ouvrage Le Compagnon du Tour de France : On peut dire qu’il ne se commet pas, dans les sociétés humaines, une seule injustice, une seule violation du principe de l’Égalité, qu’à l’instant même il n’y ait un germe de société secrète implanté dans le monde pour réparer cette violation de l’Égalité.

Partout la révolte gronde pour refuser l’inacceptable. Sur tous les continents l’indignation soulève des Peuples entiers contre le génocide du Peuple palestinien à Gaza qui s‘étend maintenant en Cisjordanie dans les territoires occupés par les colons sionistes.

En Palestine, c’est l’Humanité que l’on assassine

Il est clair que le Sionisme est un nationalisme postdaté sous influence germanique. Comme on disait de l’Autriche : Toujours en retard d’un siècle, d’une armée, d’une idée. Influencé par le pangermanisme, le Sionisme ne peut être que raciste, c’est la mythologie d’une race qui n’a jamais existé. Il met en péril tous les Juifs du monde par sa politique criminelle. Il existe aussi un racisme sioniste ashkénaze anti-sépharade.

Les Mizrahim sont considérés comme des bicots, leur tort est d’avoir relativement correctement vécus en harmonie en dégageant de fait une culture commune avec les Arabes. Le Sionisme a écrasé toutes les particularités locales et les langues comme le Yiddish ou les dialectes judéo-arabes. Le « nouveau Juif sioniste n’a rien à envier à l’Homme nouveau des nazis. C’est une pure création ex nihilo qui n’a rien à voir avec la culture traditionnelle juive, même dans ses aspects religieux.

Il est clair qu’en réclamant un pseudo-pays (État d’Israël) pour les Juifs du monde entier et le droit au retour dans un pays où eux et leurs aïeux ne sont jamais allés, les sionistes font des Juifs des parias et des étrangers dans les pays où ils habitent depuis des lustres en en faisant une Cinquième Colonne, ce qui justifie toutes les discriminations et persécutions, alimentant la formule réactionnaire et raciste : Ils ne sont pas de chez nous. Le Sionisme est un antisémitisme par nature et par fonction.

Moshé Menuhin, le père de Yehudi dénonçait déjà en son temps « le Lebensraum » sioniste, l’État d’Israël porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage (dixit Jean Jaurès). Comme le disait Henryk Erlich, dirigeant du Bund persécuté par Staline : Plus les choses vont mal pour les Juifs, mieux elles se portent pour le sionisme. L’État d’Israël est le ghetto le plus vaste du monde qui justifie la légende réactionnaire du Juif errant

À qui appartient la terre de Palestine ? À ceux qui y vivaient et y travaillaient avant la Déclaration Balfour (1917), qu’ils soient Musulmans, Juifs, Chrétiens, d’autres croyances ou Laïques. Tous ceux qui sont venus coloniser et voler une terre qui ne leur appartenait pas après 1917 n’ont aucun droit sur cette terre. Les colons sionistes, les Juifs d’Europe et d’Amérique qui les soutiennent « Uber alles » n’ont aucun droit sur la terre de Palestine. Le fait accompli depuis 1917 et 1947 doit être abrogé, il n’a aucune légitimité.

Les puissances impérialistes européennes, américaines, asiatiques ont fait de la Palestine la poubelle de leurs crimes et de leurs complicités. Le Peuple palestinien n’a pas à payer pour un crime commis par les uns avec la complicité des autres. Le crime nazi ne donne aucune légitimité au vol des terres, à l’extermination des Palestiniens et à l’éradication des Palestiniens sur leur propre terre. Les 6 millions de Juifs assassinés par la barbarie nazie seraient révulsés que la même horreur soit accomplie – en leur nom – contre les Palestiniens.

Si on réclame, – à juste titre – le Droit au retour des Palestiniens sur leur terre après la Nakba, ne faut-il pas s’interroger aussi sur l’exigence du Devoir du départ de ceux qui ont volé les terres depuis Balfour. Pourtant l’un (le Droit) ne peut se faire sans l’autre (le Devoir).

Comment ne pas partager l’analyse d’Abraham Léon, militant révolutionnaire mort à Auschwitz en 1944 : « Loin d’être un produit de développement des forces productives, le sionisme est précisément la conséquence de l’arrêt total de ce développement, le résultat de la pétrification du capitalisme. Tandis que le Mouvement national est le produit de la période ascendante du capitalisme, le sionisme est le produit de l’ère impérialiste. La tragédie juive du 20e siècle est une conséquence directe de la décadence du capitalisme. »

Pour un Libre Penseur et un Laïque, il convient de s’interroger sur l’aspect proprement religieux qui justifie ce qui s’y passe. Par exemple sur le type de colonialisme du Sionisme qui n’est pas « classique » (ce qui ne l’excuse en rien) et qui s’apparente à celui, anglo-saxon, de l’Amérique-du-Nord avec le massacre des Amérindiens.

Depuis le 7 octobre 2023, un véritable génocide du Peuple palestinien est en cours où des dizaines de milliers de femmes, d’enfants (on parle de près de 20 000 enfants et de 2 100 bébés), de vieillards, d’hommes sont exterminés par la folie sioniste. L’impérialisme colonial sioniste a ceci de particulier par rapport aux autres colonialismes, c’est qu’il ne vise pas seulement à coloniser,voler les terres, exploiter les richesses volées aux habitants légitimes et faire suer le burnous aux colonisés ; mais quasiment à les exterminer purement est simplement.

C’est le modèle réinventé de la « conquête » des Hébreux de Canaan avec son cortège de meurtres, de barbarie et d‘extermination des populations, racontée dans la Bible Hébraïque. Le livre de la Libre Pensée « Judéïcité, Laïcité et Libre Pensée » vous éclairera utilement sur cet aspect et nous ne saurions trop vous recommander de l’acheter et surtout de le lire.

Vous découvrirez l’analyse de la Déclaration Balfour où il est justement noté que cela visait à un détournement de la lutte des Arabes contre le colonialisme pour faire des masses juives leur ennemi, donc protéger l’Impérialisme anglais. Le sionisme ne peut survivre sans l’aide de l’Impérialisme le plus puissant, il en est une des composantes et un agent stipendié.

Joe Biden le disait clairement en 1986 devant le Sénat américain : « L’aide fournie au gouvernement israélien est un investissement. Si Israël n’existait pas, nous devrions l’inventer pour protéger nos intérêts dans la région.″ » Les Etats-Unis accordent 3,8 milliards de dollars d’aide militaire annuelle à l’Etat israélien pour acheter des armes américaines. (Source : Middle east eye).

Contre la Barbarie, notre chemin est tracé

« There will be blood » (Il y aura du sang) là où sont les pipelines, les puits de pétrole et les champs de gaz, comme le dit un film sorti en 2007 pour décrire l’avidité des prédateurs impérialistes. Mettre fin à ce chaos ambiant, voilà le défi qui se pose à l’Humanité, et aux Libres Penseurs qui sont partie prenante de cette Humanité.

Analyser ces conflits, déterminer les responsabilités, voilà une tâche qui s’impose à nous tous si nous voulons aider l’Humanité à passer le cap de la barbarie ambiante. Si toute la solution ne peut venir de la seule activité des Libres Penseurs, à leur place ils peuvent pour autant jouer le rôle historique qu’ils ont toujours joué : faire la promotion de la laïcité, de l’égalité des droits, de la fraternité, de la liberté, facteurs d’unité et de paix entre les peuples.

À travers cette Journée internationale du 20 septembre, c’est tout cela que la Libre Pensée entend célébrer dans sa lutte pour l’Émancipation intégrale de l’Humanité.

Ni dieu, ni maître !

A bas la Calotte et vive la Sociale !

Je vous remercie

(Discours préparé par Christian Eyschen avec l’aide de José Arias) »

20 septembre Journée internationale de la Libre Pensée