Fin septembre, Bergoglio, dit « pape François », s’est rendu en Belgique. L’ambiguïté de sa visite au plat pays a été soigneusement entretenue. Pour échapper à toute critique ou pour disqualifier celle-ci, empêcher toute mobilisation, cette visite fut vendue par certains comme un « voyage privé », un « voyage apostolique », une « visite d’un chef d’État » alors que d’autres se drapèrent dans le « respect dû à une religion ».
La visite du pape, financée à grands renforts de moyens publics, fut précédée et accompagnée d’un matraquage médiatico-politico-religieux de la Trinité constituée par la Monarchie, l’Église et la Presse.
Comme dans beaucoup de pays, en Belgique, l’Église catholique apostolique romaine subit un important déclin et fait profil bas depuis les révélations de violences sexuelles en son sein. Depuis un demi-siècle, les chiffres de fréquentation de l’Église suivent une courbe descendante qui ne montre pas de signes de redressement, souligne l’Observatoire des religions et de la laïcité (ORELA). Selon ses propres chiffres, l’Église catholique connaît une baisse de plus de 30% du nombre de prêtres diocésains en cinq ans, moins de séminaristes, forte baisse de la pratique (8,9% vont à la messe au moins une fois par mois), régression du nombre de baptêmes, de confirmations et de mariages catholiques, plus de 14 000 personnes ont demandé à être radiées des registres des baptêmes en 2023 et cela ne va s’arranger après la visite de François.
Toutefois, en Belgique l’État reconnaît et finance certains cultes ainsi qu’une organisation philosophique non-confessionnelle (le Conseil Central Laïque dont le Centre d’Action Laïque – CAL est la branche francophone), « ce système offre un certain confort à une Eglise qui n’a pas à lutter pour survivre », rappelle opportunément le journal La Croix.
À la question « Qu’attendre de la venue du pape François en Belgique ? » un paroissien belge aurait répondu « « Nous espérons qu’il nous confirme dans ce nouvel élan plus missionnaire (…) que sa visite puisse participer à changer l’image de l’Église en Belgique « . » Ce pèlerin n’aura pas été déçu !
En effet, le pape maître dans l’art de pratiquer « la restriction mentale », une doctrine jésuitique, n’a fait que confirmer ce que dirent et écrivirent ses prédécesseurs Jean-Paul II et Benoît XVI, dont il est le fidèle relais.
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Dans le cadre d’une rencontre avec des étudiants et enseignants de l’université catholique de Louvain-la-Neuve, le pape a essentialisé « la » femme en la cantonnant à sa « nature » biologique en déclarant « la femme est un accueil fécond » et un « un dévouement vital » (1). Propos immédiatement dénoncés par l’université, comme une « position déterministe et réductrice ».
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Devant la tombe du roi Baudouin le pape a salué le refus du souverain belge de signer la loi de l’IVG. « Une loi meurtrière » a-t-il dit. Oubliant, l’ingrat, de remercier ou de saluer la lâcheté des partis politiques qui, en inventant une entourloupette juridique, se sont inclinés devant le coup de force du monarque !
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Lors de la conférence de presse dans l’avion du retour, d’après la RTBF (Radiotélévision publique belge francophone) le pape a récidivé en réaffirmant qu’« un avortement est un homicide, les médecins qui font cela sont, si vous me permettez l’expression, des tueurs à gages ».
Suite aux propos de l’évêque de Rome, 524 personnes souhaitant être débaptisées ont publié une lettre ouverte pour dénoncer « la réponse tiède face aux (violences) commises par certains membres du clergé à l’encontre des enfants et des femmes, et l’absence de mesures concrètes pour accompagner et dédommager les victimes ». Selon la VRT (télévision publique flamande ): « Entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024, 14 251 personnes ont demandé à être rayées des registres de baptême de l’Église catholique en Belgique. […] Les années précédentes, ce nombre se situait généralement autour de 1 200. […] les plaintes pour abus sexuels dans l’Église et la série télévisée de la VRT « Godvergeten » ont été des facteurs décisifs. » Gageons que la saignée va s’amplifier.
Cette visite du pape a rappelé aux habitants de Belgique que la laïcité est, pour la Trinité médiatico-politico-religieuse, ce que l’eau bénite est à l’amateur de Gueuse, bière belge appréciée des connaisseurs.
Il est plus que temps de supprimer tous les privilèges de l’Église catholiques ainsi que son financement public et celui de son réseau d’éducation (2). Ce qu’omet d’exiger le CAL.
Cette visite a le mérite de remettre la laïcité institutionnelle (État et École Publique) à l’ordre du jour. Laïcité, qui n’en déplaise à certains laïques, est toujours à instaurer. Il en va de même corrélativement de la légitimité du régime monarchique !
Alors, Camarades et Amis de la Laïcité, de l’émancipation sociale, ennemis de la guerre, rejoignez la Libre Pensée, vous y serez accueillis fraternellement dans l’action commune. Nous vous le promettons, pas de coup du père François !
Ni maître, ni dieu, A bas la calotte, Vive la sociale !
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Bruxelles, 20 novembre 2024
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1. « La femme est accueil fécond, soin, dévouement vital. C’est pourquoi la femme est plus importante que l’homme, mais il est mauvais que la femme veuille faire l’homme ».
2. Le CLP/KVD réclame la séparation réelle des églises et de l’État. Il milite pour le non financement de tous les cultes, de leurs œuvres, ainsi que des associations philosophiques non confessionnelles.
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