Le 9 février 1619, était exécuté Giulio Cesare Vanini


« Face aux offensives menées par les religions contre la laïcité et le rationalisme, écoutez ces mots d’angoisse d’Etienne Dolet, qui pourraient être ceux de Vanini, de Bruno et de tant d’autres :

Que me veut-on ? Suis-je un diable cornu ?

Suis-je pour traître et boutefeu tenu ?

Suis-je un larron ? un guetteur de chemin ?

Suis-je un voleur ? un meurtrier inhumain ?

Suis-je un loup gris ? Suis-je un monstre sur terre,

Pour me livrer une si rude guerre ?

Ces hommes n’avaient rien écrit de provoquant : ils étaient de vrais intellectuels, de vrais philosophes à la recherche de la Lumière.

Par delà les siècles, parce que leur combat est toujours d’actualité, ils méritent notre hommage.

LP Haute Garonne

Né en Italie du Sud en 1585, Vanini a été brûlé en 1619, à l’âge de 34 ans, pour « athéisme et blasphème », place du Salin à Toulouse.

Formé à Naples et à l’Université de Padoue, berceau de l’averroïsme latin, le moine Vanini évolua au fil de ses travaux philosophiques et scientifiques vers l’athéisme.

Fuyant l’Italie et les autorités catholiques, Vanini se rendit à Londres et à Paris, ville dans laquelle il connut une période de liberté intellectuelle. Mais condamné par la Sorbonne, il décida de se réfugier à Toulouse, pourtant connue pour son intolérance à l’époque et où il tomba dans un véritable piège qui l’amena sur le bûcher et à un atroce supplice.

Dans les Annales manuscrites de l’Hôtel de Ville de Toulouse, à l’année 1619, on trouve l’information suivante :

« (…) le samedi neuvième du mois de février (…) fut donné arrêt au rapport de M. de Catel, conseiller au parlement, par lequel il [Vanini] fut condamné à être traîné sur une claie, droit à l’Eglise Saint-Etienne, où il serait dépouillé en chemise, tenant un flambeau ardent en main, la hart [ la corde avec laquelle on étranglait les criminels.] au col, et, tout à genoux devant la grande porte de la dite église, demanderait pardon à Dieu, au roi, à la justice, et de là (…) serait conduit à la place du Salin où, assis sur un poteau, la langue lui serait coupée, puis serait étranglé, son corps brûlé et réduit en cendres ; ce qui fut exécuté le même jour. »

Les ouvrages que Vanini a laissés développent une conception matérialiste niant la création du monde, présentant une théorie originale du dynamisme des processus naturels et dénonçant la religion comme une imposture politique. Ces thèses très audacieuses ont fait de lui au XVII° siècle « le prince des libertins ».

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Libre Pensée Haute Garonne: Hommage à Vanini

Aspects du matérialisme de Giulio Cesare Vanini

« Le corps de l’ennemi de Dieu et des hommes: le supplice de Jules César Vanini, condamné au bûcher pour blasphème et athéisme (1619).

La triste fin de Lucilio Vanini

Vanini : Sa vie, ses écrits, sa mort